Jan 29 2010

Réponses Photo n° 215 / Février 2010

rp215.jpgCe mois-ci, Réponses Photo nous propose un "spécial voyage" avec toute une partie pratique orientée dans ce sens : reportages, trek, portfolios et même critique photo. Tous les aspects de la photo sont abordés, du matériel (numérique, argentique, voire noir et blanc) aux techniques de prises de vue, en passant par l'intégration du photographe à son milieu. Milieux qui seront variés, du groupe de trekkers à la foule urbaine, du paysage désertique au reportage humain dans des cultures différentes...
L'occasion de découvrir des méthodes et approches diverses, autant de manières d'exploiter des matériels totalement opposés, mais surtout de donner envie à chacun d'aller photographier "ailleurs", ce qui est sûrement plus important que de s'interroger sur la dernière version d'un matériel pro...

Le matériel et ses versions nous y venons... Réponses Photo a testé le Sony 28-75 f/2.8 SAM. Un objectif très attendu, qui propose un choix financièrement plus accessible que le CZ 24-70/2.8 pour les possesseurs de boîtier plein format. Le compromis optique est intéressant, un objectif très bon au centre, avec des bords et une aberration chromatique en retrait à pleine ouverture aux plus courtes focales. L'objectif devient plus homogène en montant en focale, tout en conservant une distorsion et un vignettage bien contenus. Un très bon compromis donc, pour la moitié du prix d'un CZ 24-70 f/2.8.
Malgré ce que semble affirmer l'auteur, personne n'est en mesure de donner le niveau de parenté exact de ce 28-75 avec les versions Tamron et Minolta. La formule optique semble la même, mais le poids et surtout la distance mini de mise au point ne sont pas identiques. Il faudrait faire un test comparatif dans les mêmes conditions pour en avoir le coeur net. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas la motorisation SAM qui fera la différence car elle apporte bien peu de choses par rapport au moteur intégré du boîtier. On aurait préféré un SSM...

Autre mise à jour d'un modèle plus ancien, la rédaction a testé le fameux Nikon D3s. Pour en venir immédiatement aux fameux 102400 ISO, il apparaît que le gain réel à qualité équivalente par rapport au D3 se situe sur les mires RP aux alentours du 1/2 IL. Cela permet une sensibilité utilisable de 12800 ISO, au prix toutefois d'une nette dégradation des ombres, dégradés de couleur et grain. Jusqu'à 3200 ISO l'image est excellente, et c'est là que le gain est finalement le plus visible.
Ce boîtier apparaît donc comme une évolution assez complète du D3, amenant la vidéo (relativement limitée par son format, son encodage, l'affichage inadapté, la mise au point AF bruyante et hasardeuse...), système anti-poussière, améliorations ergonomiques et quelques fonctions supplémentaires. Et toujours un AF incomparable, qui se conjugue ici avec une cadence de 9 i/s sur 105 JPEG. Un excellent boîtier pro sans concessions, qui fait payer cher ses qualités superlatives : 5000 € les 12 MP, sans cable HDMI ni logiciel Nikon Capture 2.

Lifting toujours, Sigma propose son 70-300 dans une version stabilisée. Les qualités et défauts de l'objectif restent similaires, avec une baisse progressive selon la focale, amenant à un niveau moyen à médiocre à 300mm. Ce n'est pas rédhibitoire sur un télézoom d'entrée de gamme, mais l'augmentation de tarif le rapproche dangereusement des concurrents de marque : le Canon équivalent, disposant d'un moteur USM en plus de la stabilisation, coûte seulement 50 € de plus... On reste toutefois loin des performances d'un Sony 70-300 G, certes 200 à 300 € plus cher, mais tout à fait utilisable en FF alors que le Sigma, certes compatible, souffre beaucoup sur les bords.

Pour changer, et rester dans la spécificité Réponses Photo, nous découvrons le test du Voigtländer Bessa III 667. Fait rare, un nouveau boîtier argentique... Encore plus rare, un folding moyen format télémétrique. Le boîtier offre le choix entre format 6x6 et 6x7, mais se distingue par son objectif non interchangeable (80mm f/3.5, équivalent à 42 mm en 24x36 pour le format carré, un peu moins en 6x7 format paysage), alors que le seul concurrent de la catégorie, le Mamiya 7II, permet le changement. Leur concept est très différent, folding peu encombrant doté d'une excellente focale fixe (au sens premier !) pour le Bessa, sorte de gros Leica pour le Mamiya. Au final, un boîtier original qui propose une excellente qualité d'image et une prise en mains agréable, un obturateur central très silencieux et avantageux au flash (pas de limite de synchro-X, obturation centrale oblige), au détriment toutefois d'une construction un peu "plastique" et d'un fonctionnement impossible sans pile. On s'y est habitué...

Enfin, la rédaction a testé l'imprimante Espon Stylus Pro 3880 (format A2+ maxi) qui est une évolution de la 3800 avec peu de différence visibles, et le logiciel Photoshop Elements 8. Pour 90% des photographes, Elements 8 couvrira l'essentiel de l'usage d'un logiciel bitmap, pour le dixième du prix de CS4, avec une très bonne ergonomie et des possibilités bien plus étendues que celles de logiciels gratuits comme Photofiltre. Il est de plus fourni avec un bon dématriceur (Camera Raw). Toutefois les quelques fonctions absentes peuvent parfois nécessiter de recourir à un autre logiciel... Cet article de Réponses Photo m'a permis de découvrir le logiciel "Elements +", dont la version gratuite permet de débloquer des fonctions cachées d'Elements qui justifieraient l'usage d'un autre logiciel, comme le mélangeur de couches, et qui pour une licence à 9€ donne accès à quasiment toutes les fonctions de CS4... Plus de renseignements sur Video-books.net.

Pour terminer, la rédaction nous propose un article de 5 pages rappellant les travaux de Scheimpflug et Scwarzschild, concernant respectivement la répartition de la zone de netteté selon l'alignement sujet - objectif - surface sensible, et la non-réciprocité en argentique.
Le premier point permet de comprendre le fonctionnement des bascules, historique et exemples à l'appui. Le second point définit la non-réciprocité (exposition non proportionelle en pose longue ou très courte, avec en plus perte de contraste) qui compliquait sérieusement les prises de vue argentiques en pose longue. Cet effet n'existe plus en numérique, mais le problème de l'échauffement des capteurs se pose, et cet article est l'occasion de préciser les moyens permettant de contourner cette limite : soustraction de bruit ou refroidissement...

Commentaires   

# PIRET Philippe 02-02-2010 22:29
Merci pour cette présentation.

Ce numéro est encore assez intéressant, en particulier pour l'essai de l'Epson R3880, pour le rappel de Theodor et Karl et pour le très beau N&B du photographe qui signe la couverture et qui travaille en numérique full frame.

J'ai beaucoup moins aimé les images de certains des rédacteurs de cette revue. Avis personnel bien entendu.

A+
# Politique rédactionnelle dangeureuse !jb avril 11-02-2010 16:06
http://jbavril.blog.lemonde.fr/2010/01/25/le-nouveau-journalisme-pas-trop-cher/
# Julien 26-02-2010 20:03
Un peu en retard, je reviens sur votre intervention pour le moins laconique, jb avril. Le lien vers votre blog cite un article où l'auteur déplore le fait de se "moquer" du lecteur en nourrissant un magazine des expériences personnelles des journalistes, ce qui permet de ne pas payer de "vrais" auteurs pour illustrer les pages.

A mon avis, le procès d'intention est mal dirigé contre Réponses Photo en particulier. La rédaction en général et Sylvie Hugues en particulier défendent une pratique particulière de la photo et du journalisme spécialisé. Etre aussi impliqué ne saurait être le fait de journalistes orientés par concours de circonstances dans la presse photo, et je trouve plutôt opportun qu'un numéro de RP présente le travail (ou les souvenirs de vacances !) des rédacteurs.

On peut ainsi constater que le magazine est bien à l'image de ceux qui le font, et faire le procès du "petit budget" à RP est malvenu s'agissant d'un des rares magazines à rétribuer tous les auteurs de portfolios présentés. Là on n'échange pas des photos gratuites contre la promesse d'une notoriété procurée par un large lectorat (option qui peut tout autant être intéressante pour le photographe somme toute).

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