Juil 03 2011

SyncToy, outil de sauvegarde simple et économique pour Windows

Synctoy_corner.jpgLa sauvegarde des photos est un acte majeur aussi important que trop souvent négligé. En cause, l'apparente complexité ou lourdeur de l'opération lorsqu'on ne dispose pas d'un outil efficace.
Sans entrer dans le détail des protocoles de sauvegarde (ils feront l'objet d'articles spécifiques sur Numeraw), nous vous proposons aujourd'hui une review d'un outil aussi simple qu'efficace pour les utilisateurs de Windows.
Cet outil, SyncToy, est réellement utilisable par tous tant il est simple à mettre en oeuvre. Il fonctionne par synchronisation de deux zones situées sur deux disques différents (la sauvegarde sur un même disque n'aurait pas grand sens), selon plusieurs modalités au choix de l'utilisateur.

SyncToy fait partie des PowerToys, lot d'outils gratuits offerts par Microsoft. Dans sa dernière version, il a gagné en efficacité au point qu'il est en mesure de faire une synchronisation initiale de 1 To de données en moins de 4h, et des synchronisations ultérieures très rapides (plus de 4 Go de photos synchronisées par minute). Examinons son principe de fonctionnement et ses modes d'utilisation.


Principe de la synchronisation

SyncToy est un outil de synchronisation et non de sauvegarde classique (par exemple incrémentielle). Cette solution n'est pas pertinente pour tous les types de données, mais l'est singulièrement pour les photos. En tout cas pour les originaux qui ne sont pas censés être modifiés, qu'il s'agisse de RAW ou de JPEG : les originaux s'accumulent au fil du temps et des shootings, de même que les fichiers de métadonnées (XMP par exemple) et les différentes versions des photos exportées ou modifiées.
La synchronisation analyse les modifications entre le disque source et le disque cible et complète automatiquement la zone de sauvegarde avec les nouveaux fichiers apparus dans la zone de stockage principale. Elle ne procède pas seulement à la copie des nouveaux éléments, mais aussi au remplacement des fichiers modifiés ou renommés. La suppression de fichiers sur le disque principal n'est pas obligatoirement répercutée, le photographe pouvant choisir de ne pas constituer un miroir parfait et de conserver la mémoire de tout ce qui a existé dans la source. Ainsi, à tout moment, on dispose d'une sauvegarde contenant au moins les fichiers présents sur le disque principal lors de la dernière synchronisation.
Le principe de synchronisation n'assure donc pas la conservation des différents états d'un même fichier, mais seulement de son dernier contenu. C'est bien adapté aux images elles-mêmes, mais peut laisser un petit regret pour les fichiers de métadonnées de développement des RAW dont il peut être intéressant de mémoriser l'évolution au fil du temps.


SyncToy, mode d'emploi

SyncToy est disponible pour XP, Vista et Seven, en 32 ou 64 bits. Il peut être téléchargé sur le Microsoft Download Center. Avant son installation, il faut déterminer les dossiers à sauvegarder et identifier une zone de sauvegarde sur un autre disque dur (interne ou externe). Il vaut mieux faire en sorte que ces disques aient toujours la même lettre d'unité logique afin que le logiciel les repère sans problème lors des synchronisations successives.
Une fois installé et lancé, SyncToy permet d'appeler une configuration déjà mise en place, ou d'en créer une nouvelle. Le logiciel appelle chaque configuration "paire", ce qui est pertinent car cela consiste à apparier deux dossiers source et cible. Voici le déroulement de la création d'une nouvelle "paire".

Synctoy_2.jpg

On choisit à gauche le disque (ou dossier) principal et à droite celui où seront synchronisés les fichiers. Ayant entièrement dédié deux disques de 2 To au stockage et à la sauvegarde de mes originaux, j'ai indiqué ici la racine des disques et non un sous-dossier.

Dans la seconde étape, il s'agit de définir le type de synchronisation :

Synctoy_3.jpg

Trois modalités de synchronisation sont proposées :
Synchronize copie les fichiers nouveaux ou modifiés dans les deux directions. Les renommages et les suppressions de chaque côté sont répétés de l'autre. Dans le contexte d'une sauvegarde photo où le disque de sauvegarde n'est pas censé être modifié (mais une erreur de manipulation est vite arrivée), ce n'est clairement pas la bonne option.
Echo fonctionne comme le RAID 1 : il réalise un miroir parfait où chaque action sur le disque principal est répercutée sur le disque de sauvegarde, à la différence que cette répercussion n'est pas immédiate comme avec un système RAID, mais différée au lancement de la tâche de synchronisation. C'est l'option qui semble la plus judicieuse.
Contribute ressemble beaucoup à Echo, à ceci près qu'elle ne répercute pas les suppressions de fichiers. Le disque de sauvegarde contiendra ainsi plus de fichiers que le disque principal. Pas sûr que cette option soit intéressante, car en cas de crash du disque principal, vous retrouveriez une collection de fichiers supprimés. À vous de voir.

La dernière étape de configuration de l'appariement des zones de stockage est le nommage de la tâche de synchronisation, à ne pas négliger dans le cas où vous utiliseriez SyncToy pour plusieurs sauvegardes différentes.

Synctoy_4.jpg


La phase initiale de configuration est alors terminée. La fenêtre principale du logiciel s'affiche de nouveau, en signalant dans le panneau de gauche la nouvelle "paire" créée :

Synctoy_1.jpg

Vous pouvez modifier une configuration en cliquant sur Change action. La dernière étape, très importante, va consister à indiquer les types de fichiers et les sous-dossiers que vous ne désirez pas sauvegarder. Il est en effet parfaitement loisible de sauvegarder ses fichiers originaux, RAW ou JPEG, mais pas tous les fichiers dérivés s'ils sont stockés dans la même arborescence. Pour affiner la configuration de la synchronisation, cliquez sur Change options. S'ouvre alors la boîte de dialogue suivante :

Synctoy_5.jpg

Par défaut, tous les types de fichiers sont inclus (*). Si vous désirez par exemple exclure les fichiers HTML ou XMP, inscrivez les extensions dans le second champ, séparées par des virgules. Dans notre exemple, il faudra ainsi inscrire : *.html,*.xmp
Une série d'exclusions génériques est également proposée : les fichiers en lecture seule, les fichiers cachés ou système. Les fichiers écrasés peuvent être dirigés vers la corbeille, ce qui laisse une possibilité de les récupérer. Enfin, vous pouvez demander à SyncToy d'examiner non seulement la date de dernière modification et le nom des fichiers, mais également leur contenu pour déterminer s'ils ont été modifiés.

La sélection des sous-dossiers se fait en cliquant sur Select subfolder. La boîte de dialogue liste tous les dossiers et sous dossiers situés dans chacune des deux zones de stockage (la seconde est vide avant la première synchronisation, et n'a généralement pas à être modifiée par la suite) :

Synctoy_6.jpg

Tout est coché par défaut. Il ne vous reste qu'à décocher ce que vous ne désirez pas sauvegarder (décocher un dossier décoche également tous ses sous-dossiers, ce qui accélère cette opération).

Cliquez alors sur Run pour lancer la synchronisation. Voici à titre d'illustration la fenêtre du logiciel à la toute fin d'une sauvegarde initiale de fichiers RAW et XMP :

Synctoy_7.jpg

Comme il s'agissait d'une sauvegarde initiale, il n'y a eu ni renommage, ni suppression, mais seulement des créations de dossiers et des copies simples de fichiers. Lors de la synchronisation suivante, après ajout sur le disque principal des images issues d'un shooting ou de nouveaux fichiers dérivés, il suffira de lancer le logiciel, de sélectionner le nom de la "paire" à synchroniser et de cliquer sur Run.


Conclusion

SyncToy, utilisé comme décrit ci-dessus, est donc une sorte d'émulation logicielle du RAID 1 (avec copie non instantanée). Cela présente plusieurs avantages, dont le premier est celui du coût. Plus besoin d'acheter une carte RAID ou un coûteux système NAS ou DAS. Il vous suffit d'acquérir deux disques durs... et c'est tout. Si vous disposez d'une tour qui peut accueillir plusieurs disques internes, cela ne vous coûtera que 2x50€ par Teraoctet. Je vous suggère toutefois d'en ajouter un troisième que vous synchroniserez à intervalle régulier et stockerez dans un autre lieu (pour vous prémunir contre la destruction ou le vol).
Si vous avez un portable, SyncToy fonctionne parfaitement avec des disques durs externes, qui coûtent toutefois un peu plus cher que les modèles internes.
L'avantage de SyncToy sur les solutions de sauvegarde classiques est de ne pas conserver tout l'historique de l'évolution des fichiers, et de proposer un disque de sauvegarde qui est un clone du disque principal, donc immédiatement fonctionnel en cas de crash.
Il existe d'autres outils du même type, notamment SyncBack qui a l'avantage d'être en français, mais je trouve que SyncToy est le plus simple. À vous de voir, sachant que les deux solutions sont parfaitement fonctionnelles.

[NDLR : cet article a été initialement publié sur numeraw.com]

Commentaires   

# Génial!Fred 07-12-2011 12:54
Je viens de découvrir cette chronique, moi qui galère depuis des lustres pour savoir comment gérer mes sauvegardes! J'ignorais totalement ce logiciel, il faut dire que c'est d'un pratique rare. Et gratuit en plus! Alors un immense merci pour cette info, et pour le site d'Alphanum en général, c'est une mine d'infos!
# Patrick Moll 07-12-2011 21:23
Merci Fred... :-)
Et oui, il faudrait que je fasse plus de papiers sur ce genre d'outils pas très connus mais qui rendent de très grands services. Mais il faut trouver du temps pour ça... :confused:
# lawre51 23-02-2012 15:25
Bonjour à tous,

Ce sujet est très important.

J'ai longuement hésité avant l'adoption de SyncBack.
Car en lisant "catalogage et flux de production" co-traduit par Gilles Théophile et Gilbert Volkert, j'ai pris conscience du problème d'intégrité des données lors de simple copie de fichier.
J'ai déjà eu 2 photos corrompues que j'ai pu à temps récupérer de mes sauvegardes.

J'utilisais le simple copier/coller lors de la mise en réseau d'un nouveau disque. C'était une erreur...car Windows copie en boucle ouverte, sans contrôle sur les données déplacées.

J'ai donc été amené à choisir entre SyncToy et SyncBack. J'ai choisis ce dernier parce que j'ai la garantie absolue de faire une copie qui sera contrôlée après coup. Le processus est certes plus long mais pas de mauvaise surprise.

Est ce que SynToys dispose de ces algorithmes de contrôle des données copiées?
# Patrick Moll 23-02-2012 17:26
Je sais que SycToy signale les données corrompues, mais je ne sais pas quels algorithmes il utilise... :-?:
# lawre51 23-02-2012 20:22
Merci Patrick

Si SyncToy signale les données corrompues, c'est déjà ça!

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