DxO Optics Pro 6 : gestion du bruit hauts ISO de l'Alpha 550

Depuis mercredi dernier, les Sony Alpha 500 et 550 sont pris en charge par DxO Optics Pro dans sa nouvelle version 6.1.2 pour Windows. Après Lightroom et Bibble Pro, les sonystes ayant acquis un boîtier de la série 5 disposent désormais de trois logiciels majeurs pour développer de raws.

Les tests hauts ISO pour l'Alpha 550 avec Lightroom 3 bêta et Bibble Pro 5 avaient confirmé les gros progrès de Sony en matière de gestion du bruit numérique, et montré que la spectaculaire amélioration en jpeg direct se retrouvait également sur le raw, ce qui prouvait l'origine électronique autant que logicielle de cette bonne tenue aux hautes sensibilités. Nous vous avons épargné le test avec la version 2 de Lightroom, assez médiocre, ne montrant pas d'amélioration sensible par rapport à la génération de boîtier précédente. Pour le logiciel d'Adobe, les yeux sont désormais tournés vers la version 3, très prometteuse.

DxO Optics Pro s'étant montré, pour les boîtiers Alpha 700 et Alpha 900, le plus performant en gestion du bruit aux hautes sensibilités, le résultat pour cette nouvelle série de boîtiers Alpha était naturellement très attendu, et ce d'autant plus que Sony a osé y ajouter un mode étendu à 12800 ISO.

Levons dès à présent le suspens : Optics Pro fait une fois de plus merveille, avec en prime un très bon réglage par défaut des paramètres de réduction de bruit, dont nous avons souligné plusieurs fois le niveau excessif pour un usage en mode automatique.

Les rendus aux sensibilités 200-800 ISO étant parfaitement propres, je vous propose d'examiner ceux obtenus pour des sensibilités allant de 1600 à 12800 ISO. Le capteur de l'Alpha 450 étant le même que celui de l'Alpha 550, les résultats seraient identiques (et peuvent sans doute être extrapolés sans grand risque à l'Alpha 500 dont le capteur CMOS 12 Mpx est de même génération).

J'ai repris les clichés qui m'ont servi à tester les hauts ISO de l'Alpha 550 avec IDC, Lightroom 3, Gimp et Bibble Pro 5, ainsi qu'en jpegs directs.

Les rendus DxO ne sont pas ceux par défaut proposés par le logiciel mais le produit du meilleur réglage que j'ai déterminé, ce qui comporte nécessairement une part de subjectivité. J'ai ainsi tendance à préférer la présence d'un peu de grain achromatique plutôt que sa disparition au prix d'un lissage des détails les plus fins de l'image (malgré le bon réglage par défaut de DxO pour l'Alpha 550, j'avoue avoir quand même un peu diminué les valeurs de réduction de bruit en luminance).

N'oubliez pas qu'un léger grain que vous observez en zoom 100% sur un écran à 80 dpi serait invisible sur un tirage papier A3 à 250 dpi, qui est le format nominal de l'Alpha 550.

Avertissement : en cliquant sur les extraits d'image en zoom 100%, vous déclencherez un affichage en popup d'une partie beaucoup plus large de l'image, qui sera redimensionnée automatiquement pour s'adapter à la taille de votre écran. Si celui-ci est petit (écran de portable par exemple), faites un clic droit sur l'image popup et sélectionnez "Affichez l'image" sur Firefox (ou l'équivalent sur les autres navigateurs) afin de pouvoir la visualiser en totalité, et en zoom 100%, dans une autre fenêtre (ou un autre onglet).

Remarque : j'ai choisi un éclairage très latéral afin d'éviter les phénomènes de réflexion. Un peu trop sans doute car une légère ombre est visible sur la partie droite des carrés de couleur.

6400 ISO

La qualité du rendu à 6400 ISO est sans doute la plus étonnante de ce test. Si on observe une légère montée du grain par rapport à 3200 ISO, il reste très fin et achromatique. Les couleurs sont bien saturées et les zones de transition restent globalement nettes.

Sur l'image plus large, on constate une bonne préservation des détails fins, jamais vue sur un boîtier de la marque à une telle sensibilité (ni même à 3200 ISO...)

Un essai en simulation A3 sur un papier A4 m'a convaincu que, correctement exposé, un cliché à cette sensibilité pouvait donner un tirage A3 plus que correct, et un A4 absolument nickel.

Les sensibilités extrêmes des boîtiers sont en général considérées comme de simples solutions de secours. Les rendus en jpeg direct et développés avec les autres logiciels avaient tendance à le confirmer. Avec DxO, les transitions sont moins nettes avec certaines couleurs qui débordent un peu, mais le grain reste très fin et le micro contraste résiduel permet d'envisager un tirage au format A4 très qualitatif.  Impressionnant !

Même si certains concurrents sérieux comme Capture One ou Aperture ne prennent pas encore en charge les raws de l'Alpha 550, on peut dire que la hiérarchie qui prévalait pour les Alpha 700 et 900 est toujours d'actualité. DxO Optics Pro fait une différence encore plus importante aux très hautes sensibilités, avec un 6400 ISO d'une qualité étonnante et un 12800 ISO qui devient bien plus qu'une sensibilité de sauvetage.

Le très bon réglage par défaut d'Optics Pro pour l'Alpha 550 permet d'envisager un développement en batch entièrement automatique de ses images, pour qui ne veut pas passer trop de temps devant son ordi, et offre aux experts une très bonne base pour des retouches complémentaires.

Au final, les utilisateurs de cette nouvelle génération de boîtiers Alpha disposent non seulement de jpeg directs de très bonne qualité, mais peuvent aller encore plus loin en raw avec les meilleurs logiciels de développement.

Bibble Pro est à ce jour le meilleur challenger de DxO pour les hauts ISO des boîtiers Alpha, mais on attend beaucoup de la version 3 de Lightroom, dont la bêta est plus que prometteuse.

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