Nov
03
2009
DxO Labs vient d'annoncer le lancement de la version 6 son logiciel Optics Pro. Les Sonystes sont particulièrement attentifs à ce qui vient de DxO car Optics Pro 5 s'est avéré être le meilleur logiciel de développement pour les raws à hautes sensibilités des boîtiers Alpha (dont le bruit à très hauts ISO est le point faible).
DxO Optics Pro 6 : une évolution très positive
DxO Labs vient d'annoncer le lancement de la version 6 son logiciel Optics Pro. Les Sonystes sont particulièrement attentifs à ce qui vient de DxO car Optics Pro 5 s'est avéré être le meilleur logiciel de développement pour les raws à hautes sensibilités des boîtiers Alpha (dont le bruit à très hauts ISO est le point faible).Les premiers résultats de LR3 beta semblant indiquer que Lightroom a comblé une partie de son retard dans ce domaine, la réplique de DxO était attendue, même si les très bons résultats à 3200 et même 6400 ISO pour les Alpha 700 et 900 ne laissaient pas beaucoup de place pour une nouvelle amélioration spectaculaire.
De fait, cette version 6 n'améliore globalement les rendus qu'à la marge, mais de manière assez impressionnante sur certains points particuliers (lire plus bas).
L'interface et l'ergonomie du logiciel, pas très intuitives de prime abord, ont subi des amélioration substantielles, rendant le flux de production beaucoup plus agréable et efficace. Qui plus est, les débutants bénéficient désormais d'un didacticiel qui les guidera dans la prise en main initiale du logiciel.
Enfin, les corrections optiques sont désormais possibles en mode manuel pour les objectifs non encore pris en charge.
A l'occasion de ce lancement, des prix promotionnels seront proposés jusqu'au 31 décembre 2009, aussi bien pour un premier achat qu'une mise à jour (depuis toutes versions) :
• Edition standard : 99€ au lieu de 149€ (mise à jour à 39€ au lieu de 69€)
• Version Elite : 199€ au lieu de 299€ (mise à jour à 59€ au lieu de 99€)
La version Windows est disponible dès à présent, tandis que la version Mac ne le sera hélas que début 2010. Une version 5.3.6 entièrement compatible avec Snow Leopard est toutefois prévue pour fin novembre.
Je vous propose une petite visite des nouveautés de cette version 6, en attendant un nouveau grand test comparatif entre les différents logiciels prenant en charge les boîtiers Alpha.
1) Le traitement des hautes sensibilités
Avant de montrer quelques résultats, il est intéressant d'entendre ce que dit Frédéric Guichard, Directeur Scientifique chez DxO Labs :
« Les progrès que nous avons réalisés avec DxO Optics Pro 6 se traduisent par une réduction très significative des dominantes de couleur entachées de bruit et des blocs de couleur basses fréquences qui caractérisent les images prises à des valeurs ISO élevées, et plus généralement toutes les photos contenant des basses lumières. La suppression du bruit aux basses fréquences nécessite un traitement des pixels sur de grands voisinages, tout en préservant les fins détails. Pour obtenir des images nettes et d’aspect naturel, nous laissons un peu de bruit de luminance qui produit un grain ressemblant de façon étonnante au grain fin des pellicules aux halogénures d'argent d’autrefois ».
C'est sur le premier point évoqué par Frédéric Guichard que l'amélioration est en effet la plus spectaculaire. Pour prendre un exemple que je connais (hélas) bien, celui des grands aplats sombres où viennent le loger de vilaines taches chromatiques à très hauts ISO, la différence entre les deux versions est en effet étonnante. A titre d'illustration, voici deux zooms 100% de la zone de basse lumière située sous l'étagère sur laquelle je dispose la carte Color Checker qui me sert de mire de test. Le premier crop est le résultat de la v5 et le second de la v6, issus de raws d'Alpha 900 à 6400 ISO (le fond blanc du site créant un fort contraste, n'hésitez pas à vous reculer ou à extraire les crops pour les visualiser sur un fond gris neutre ou noir) :
Les taches bleues et rouges de la version 5 ont totalement disparu, produisant un fond uniforme achromatique. J'ai fait un comparatif sur de nombreuses images de théâtre à très hauts ISO issues de plusieurs boîtiers (D5D, D7D, A100, A700 et A900) et on retrouve le même genre de caractéristiques avec des zones sombres très propres en v6. Si vous possédez la v5, n'hésitez pas à faire cette comparaison, les deux versions du logiciel cohabitant sans problème sur la même machine, et pouvent même être ouvertes simultanément.
Cette amélioration ne se limite pas aux zones sombres mais concerne tous les aplats de couleurs de quelques centaines de pixels.
Dans la seconde partie du propos de Frédéric Guichard, celui-ci évoque le bruit résiduel en luminance. J'ai trouvé pour ma part (comme le montre d'ailleurs le crop ci-dessus) que le bruit de luminance était remarquablement bien géré dans la v6, avec en prime un curseur de luminance modifié qui permet désormais de contrôler non seulement la réduction de bruit après dématriçage (comme en v5) mais également avant dématriçage, ce qui permet de visualiser l'image sans aucun traitement de bruit (en le mettant à zéro, de même que le curseur de chroma). On peut considérer que la position 20 en v6 correspond à peu près à la position 0 en v5, les valeurs de 0 à 20 permettant d'impacter le niveau de traitement avant dématriçage (c'est-à-dire une bonne partie), pour information seulement, bien évidemment, ces valeurs basses étant fortement déconseillées au-delà de 800 ISO.
A signaler que si les valeurs par défaut en chroma semblent très satisfaisantes, celles en luma sont trop élevées et produisent un lissage sensible. Sauf pour un tirage très grand format, je vous conseille de diminuer la valeur proposée : le léger bruit de luminance qui pourrait apparaître serait de toute façon de taille très inférieure à celle du point d'impression papier, et donc invisible.
Voici le panneau de contrôle de la réduction de bruit, dans lequel on remarque en particulier un nouveau curseur qui permet d'affiner la netteté :
En ce qui concerne la gestion du bruit hors cas particulier des basses fréquences, elle est vraiment peu modifiée pour les Alpha 700 et 900, et je vous épargne un comparatif entre les deux versions. On reste donc à très peu de choses près au très bon niveau de la v5, et je vous renvoie aux nombreux tests déjà publiés sur Alphanum.
Dès que l'Alpha 550 sera pris en charge par DxO, je ferai un test sur mire.
2) Les modules de corrections optiques
Dans la version 5, il était impossible d'accéder à un contrôle manuel de la distorsion, du vignettage, des aberrations chromatiques et de la netteté (masque de flou) pour les objectifs ne disposant pas de modules de correction optique. La v6 permet désormais d'ajuster soi-même les corrections optiques à des fins créatives ou pour des objectifs qui n’ont pas encore été calibrés. C'était l'une des demandes les plus appuyées à DxO Labs, la voilà exaucée. Voici le panneau de corrections géométriques :
Autre changement : il n'est désormais plus indispensable de télécharger tous ses modules optiques à l'avance : Optics Pro le fera automatiquement dès qu'il aura à traiter une photo prise avec un couple boîtier/objectif dont le module n'a pas encore été récupéré.
DxO Optics Pro 6 offre un contrôle supplémentaire de la préservation des textures et détails dans les fréquences spatiales élevées de l’image. Je vous avoue honnêtement ne pas avoir encore investigué ce point précis.
A signaler que cette v6 prend en charge la nouvelle entrée de gamme Sony : les Alpha 230, 330 et 380. Tous les boîtiers Alpha, à l'exception des très récents Alpha 500 et 550, sont donc désormais pris en charge.
3) Interface et ergonomie
L'interface a été sérieusement revisitée, et l'ergonomie s'est sensiblement améliorée avec des fonctionnalités nouvelles qui simplifient beaucoup le travail de l'utilisateur.
Voici quelques screenshots des quatre écrans successifs qui correspondent aux différentes étapes du flux de production (cliquez sur les vignettes pour ouvrir l'image grand format) :
Module Sélectionner
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Le module sélectionner dispose toujours de son explorateur de fichiers, avantage certains sur les logiciels qui exigent un import/cataloguage préalable. S'est sont ajoutée une possibilité d'accès direct aux projets enregistrés, classés par ordre chronologiques, ainsi qu'à ses catalogues Lightroom (très précieux pour les bi-utilisateurs).
La fenêtre projet (film fixe dans lequel on fait glisser la sélection d'images à traiter) est devenu détachable et multilignes, ce qui permet une gestion double écran très confortable.
L'accès aux opérations basiques de type rotation d'image est simplifié.
En revanche, et c'est mon seul gros regret pour cette v6, les vignettes ont toujours une résolution dégradée qui ne permet pas de réaliser un véritable éditing. Il faudra absolument que DxO corrige cela dans une version ultérieure, et même que soit permise une visualisation pleine taille comme dans le mode loupe de Lightroom.
Module Personnaliser
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Le module Personnaliser offre une ergonomie nettement améliorée.
Il est désormais possible de personnaliser (et d'enregistrer) son espace de travail afin de faciliter l'accès aux outils les plus souvent utilisés, les palettes pouvant désormais être amarrées aussi bien à gauche qu'à droite.
Il est possible de créer des copies virtuelles afin de comparer plusieurs rendus possibles.
Certains outils sont accessibles directement via une série de pictogrammes positionnés à la fois en haut de la fenêtre et dans un des panneaux. A noter l'accès direct en un clic à la visualisation en zoom 100% de l'image, ce qui était terriblement manquant dans la v5.
Certains outils ont été modifiés, j'en ferai une description précise dans un prochain article.
Module Traiter
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Le module de traitement n'a pas beaucoup changé, mais l'envoi d'image dans le processus de développement a été simplifié. On peut également suivre plus agréablement la progression du traitement, avec en prime une indication de temps écoulé et une estimation du temps restant. A signaler que le traitement est parfaitement optimisé pour les processeur multi-coeurs. Le temps de traitement n'a semble-t-il pas subi de changement majeur (donc toujours un peu long).
Module Visualiser
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Pas de changement notable dans le module de visualisation, qui permet de comparer ses clichés avant et après correction.
Mode didacticiel
Afin de guider les nouveaux utilisateurs d'Optics Pro, DxO a créé un assistant premiers pas : à chaque étape du travail s'affiche une petite fenêtre indiquant la démarche à suivre et l'étape suivante. En voici un exemple :
Ce didacticiel peut être désactivé partiellement ou totalement à tout moment.
4) Conclusion
Du strict point de vue de la gestion du bruit aux hautes sensibilités, cette version 6 pourra sembler décevante aux sonystes car elle n'est qu'une évolution de la version 5 qui, elle, était une véritable révolution. Avec des rendus excellents à 3200 ISO et très bons à 6400 ISO, il était toutefois difficile d'espérer beaucoup mieux.
DxO Labs a réglé le problème résiduel des blocs de couleur basses fréquences, ce qui sera un soulagement pour tous les photographes confrontés à des sujets photographiques présentant cette caractéristique.
Les corrections optiques sont désormais accessibles en mode manuel même quand un objectif n'est pas pris en charge et ne dispose pas d'un module de corrections automatiques. Pour les sonystes qui utilisent des optiques Minolta ou de marques tierces comme Sigma ou Tamron, c'est une très bonne nouvelle.
Enfin, l'ergonomie est beaucoup plus agréable et fonctionnelle, avec des améliorations décisives qui simplifieront le flux de travail des photographes.
Au final, cette nouvelle version de DxO est une évolution très positive du logiciel : son traitement des hautes sensibilités est ce qui se fait de mieux actuellement, son ergonomie a été très sensiblement améliorée et les corrections optiques, qui sont une spécificité DxO, sont désormais accessibles en mode manuel mêmes pour des objectifs non encore pris en charge. Le tarif promotionnel valable jusqu'au 31 décembre 2009 peut achever de convaincre les hésitants, que j'invite dans tous les cas à tester le logiciel pour s'en faire une idée personnelle. A noter que la fin de validité de la période d'essai ne semble plus se traduire par une impossibilité de lancer le logiciel mais par l'application d'un watermark sur les images développées. Cela permettrait de tester le logiciel sur une période plus longue.
Face à un logiciel comme Lightroom qui permet de gérer entièrement un flux de production, de l'importation des images à leur impression ou leur mise en ligne dans des galeries, Optics Pro peut sembler limité. Toutefois, avec ses modules de corrections optiques qui sont sa véritable originalité, voire l'essence même du logiciel, Optics Pro est unique. La seule fonction d'homogénéisation automatique du piqué peut justifier l'investissement, surtout quand on utilise un boîtier plein format qui met les optiques à rude épreuve sur les bords et dans les angles (les paysagistes plein format comprendront...). Quand on ajoute à cela une qualité de dématriçage excellente, on comprend qu'Optics Pro est indispensable dans bien des cas.
L'idéal est évidemment d'avoir à la fois Optics Pro et Lightroom, les deux éditeurs ayant créé une synergie qui permet de les utiliser en tandem de manière très efficace, mais le prix cumulé n'est pas négligeable. A quand un bundle économique Optics Pro + Lightroom ? ;-)
A lire également
Plusieurs camarades, rencontrés au sein de l'Agora du Net lors du dernier salon de la photo, proposent des articles intéressants et complémentaires sur cette version 6 d'Optics Pro. Je vous invite à les lire, les regarder ou les écouter, les médias qu'ils ont utilisés étant très divers :
• Interview/podcast de Cyrille de La Chesnais et Nicolas Touchard par Benoît Marchal sur Déclencheur
• Tour complet de cette v6 par Renaud Labracherie pour Focus Numérique
• Article et photos du Labo DxO par Frédéric Grosso sur le forum des Pixellistes
A lire enfin les articles de Gilles Théophile sur utiliser-lightroom et de Volker Gilbert sur QuestionsPhoto.
Commentaires
En tout cas, à posséder à côté de Lightroom.
En ce qui me concerne, j'utilise avec grand bonheur Lightroom et Optics Pro, cumulant les avantages des deux logiciels qui sont bien plus complémentaires que concurrents.
La mise de fond initiale est assez lourde, mais les mises à jour payantes sont ensuite assez peu coûteuses et peu fréquentes (tous les 18 mois en moyenne).
Dommage que Lightroom ne fasse pas deux versions comme DxO, ce qui allègerait la facture des moins fortunés. En tout cas, il faut profiter des offres promotionnelles pour diminuer la facture initiale.
C'est vrai que le traitement des raw de l'alpha 700 avec DxO est incroyable.
En revanche, grosse déception
La priorité sera donnée, dans le format micro 4/3, à Panasonic.
je vais être obligé d'utiliser un autre logiciel pour le Pen qui accompagne mon alpha.
Je vais tester la nouvelle version de capture one.
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