Mar
15
2011
L’étape suivante se passe dans l’interface du pilote de l’imprimante. Examinons les cas d’une imprimante multifonctions de niveau correct, puis d’une bonne imprimante experte orientée photo.
Impression, mode d'emploi # 1 : les pilotes d'imprimantes
L’impression des images est un casse-tête tant le fonctionnement des pilotes d’impression des imprimantes personnelles sont difficile à comprendre et à maîtriser dès qu'on cherche à aller au-delà des modes automatiques du style click and go (and pray...). Même avec de bonnes imprimantes orientées photo, tout semble fait pour convaincre l’utilisateur de ne pas intervenir dans le processus.
Pour essayer d'y voir un peu plus clair, nous vous proposons de plonger dans l'univers impitoyable de l'impression. Nous prévoyons trois parties à ce sujet : la première concernera les pilotes des imprimantes personnelles, la seconde partie l'impression gérée par Photoshop, et la troisième partie l'épreuvage à l'écran et les conversions d'un espace de couleur à un autre. Nous ne ferons qu'effleurer les questions complexes relatives à la gestion des couleurs, qui feront l'objet d'un dossier spécifique.
Avant d'évoquer les pilotes d'impression, commençons par nous immerger dans le pire des cas : celui du photographe amateur possédant une imprimante personnelle et utilisant pour gérer ses impressions un logiciel de visualisation standard, peu importe lequel pourvu qu'il dispose d'un bouton Imprimer. N'ayant pas trouvé plus rustique que la Galerie de photos Windows, nous l'avons adoptée pour illustrer notre propos initial.
Interface logicielle basique
Après avoir cliqué sur Imprimer, notre photographe se retrouve face à une boîte de dialogue passablement dépouillée :
Dans la Galerie de photos Windows, l’interface de gestion d’impression se résume en effet à peu de choses : le choix de l’imprimante, le format, la qualité et le type de papier. S’ajoute un panneau latéral pour choisir une disposition en cas d’impression de plusieurs images.
Sélectionner l’imprimante détermine les choix offerts pour les autres paramètres, en liaison avec le pilote de l’imprimante. Si l’utilisateur trouve son bonheur dans ce paramétrage restreint, il ne lui reste plus qu’à lancer l’impression. S’il veut changer ou ajuster certains réglages, il devra dénicher le minuscule lien cliquable vers les options d’impression, dont le faible niveau de visibilité semble indiquer la dangerosité.
De fait, l’utilisateur non averti pénètre alors dans un univers assez hostile. Une première boîte de dialogue intermédiaire signale qu’une option d’amélioration de la netteté pour l’impression est cochée par défaut, ce qui constitue une première anomalie :
Ce n’est en effet certainement pas à un logiciel de visualisation ou à un pilote d’impression que revient cette tâche, surtout sans aucun contrôle offert à l’utilisateur. Cette option imposée par défaut correspond à l’usage standard des amateurs qui impriment en petit format leurs photos JPEG directement en sortie d’appareil. Pertinente dans ce contexte, car le redimensionnement automatique des images exige une accentuation de compensation, elle peut être catastrophique pour l’expert qui a peaufiné son image dans le format final d’impression.
L’étape suivante se passe dans l’interface du pilote de l’imprimante. Examinons les cas d’une imprimante multifonctions de niveau correct, puis d’une bonne imprimante experte orientée photo.
Imprimante multifonctions
Prenons l’exemple d’une imprimante multifonctions de la série MP de Canon, qui est dans la moyenne supérieure de sa catégorie. Après être passé par l’interface de gestion d’impression Windows et avoir soigneusement décoché l’option de netteté pour l’impression, l’utilisateur a fini par ouvrir les propriétés de l’imprimante. Il se retrouve alors face à une boîte de dialogue qui recèle de nombreux pièges.
La boîte de dialogue du pilote de l’imprimante semble simple de prime abord. Choix du papier, qualité d’impression, gestion des marges dans l’onglet de configuration de la page, rien que de très normal :
Cela se gâte lorsqu’on se hasarde dans l’option manuelle de définition des couleurs et de l’intensité, car ondoit faire face à des propositions de corrections dont il est bien difficile de se sortir :
Dans la copieuse documentation de l’imprimante, on devine que Canon gère automatiquement les profils de couleur. L’utilisateur peut toutefois s’en remettre au Windows Image Color Management... mais avec un profil standard comme seul « choix »), ou ajuster manuellement les couleurs. Aucune information sur les profils utilisés ne figure dans la doc. C'est par la bande qu'on peut apprendre que l’imprimante utilise trois types de profils ICC différents selon la nature du papier (mat, satiné ou pro), certains étant déclinés en plusieurs versions correspondant à la qualité d’impression demandée par l’utilisateur. Le choix du profil est donc automatique, sans contrôle possible.
Ce type d’imprimantes est donc clairement destiné à être utilisées en mode « boîte noire » par le grand public, et il vaut en effet mieux s’en remettre au mode automatique en espérant que le pilote d’impression saura choisir le bon profil. Encore faut-il trouver la correspondance entre le papier utilisé et les intitulés génériques proposés dans le menu. Dans tous les cas, il faut éviter de s’aventurer dans un bricolage des couleurs ou des tonalités, et fuir les options d’optimisation d’images. Aucun traitement ne doit être appliqué aux images en-dehors d’un logiciel de développement ou d’édition d’images.
Imprimante photo experte
La situation n’est pas fondamentalement différente dans le cas d’une imprimante photo experte, comme l’Epson Stylus Photo R2880, du moins en apparence :
L’interface du pilote d’impression de l’Epson, outre les choix classiques de type de papier, de format et de qualité d’impression, offre un mode de personnalisation qui recèle des trésors. Le choix d’un contrôle manuel des couleur est là aussi à fuir, de même que l’amélioration des images (sauf à accorder sa confiance dans la fonction d’accentuation du pilote). En revanche, le mode ICM permet d’entrer dans la gestion des profils de couleur.
L’accès au mode ICM change la donne, car il permet d’accéder à plusieurs modalités d’interventions sur les profils de couleur et sur les paramètres de conversion de l’image :
Après avoir cliqué sur le bouton Avancé du mode ICM, dans la première boîte de dialogue, puis choisi l’option Driver ICM (Avancé), l’utilisateur peut non seulement paramétrer le mode de rendu de la conversion dans l’espace de couleur de l’imprimante (perceptuel, colorimétrie relative, etc.), mais choisir cet espace dans la longue liste des profils disponibles sur son ordinateur. Il a naturellement accès aux profils prédéfinis de son imprimante, parmi lesquels celui correspondant au papier choisi, mais peut également opter pour un profil issu d’un calibrage de l’imprimante, réalisé par ses soins ou par un prestataire.
Le pilote de cette Epson offre donc bien plus de contrôles de l’impression que la multifonctions évoquée précédemment. Surtout, il permet de prescrire un profil de couleur non standard, issu d’un calibrage de l’imprimante. Il ne reste alors plus qu’à soigneusement décocher les éventuelles options d’amélioration par défaut du logiciel à partir duquel l’impression a été lancée.
Dans la seconde partie du sujet, nous verrons comment laisser à Photoshop le contrôle de la gestion des couleurs.
Commentaires
tout es dans le titre... quel imprimante AA3 vous nous conseillez ?
que pensez vous par exemple de la B1100
a savoir que je fait de la couleur bien sur mais aussi pas mal de noir et blanc
merci
Merci
de ce que j'ai pu dégoté comme infos, le colormuki de x-rite est l'un des seuls spectrophotomètres accessibles au grand public sur le marché. Pensez-vous, hors de ce sujet, écrire un article sur les différentes solutions de calibrage des couleurs écran et imprimante? Cela pourrait etre un bon complément à cet article.
En ce qui me concerne je compte acheter dans la semaine qui suit un eye one display 2, mais il ne gère pas le calibrage des imprimantes... Il ne me reste plus qu'à passer par un prestataire.
j'attend alors patiemment l'article. Et oui ce serait un plaisir d'écrire un petit test sur le eye one display 2 pour alphanum. Dès que j'aurais intégralement vu, testé et "dépecé" le petit bijou, je vous tiendrai au courant de mes disponibilités.
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