Déc
28
2012
Cet article, rangé dans la catégorie Gestion des couleurs, aurait pu figurer dans la rubrique Idées fausses tant le sujet abordé fait l'objet d'incompréhensions. Il s'inscrit d'ailleurs dans le prolongement de la chronique intitulée Idée fausse # 2 sur le format RAW et le rendu par défaut des logiciels, dans laquelle j'ai expliqué pourquoi les logiciels de développement produisaient des rendus différents, et pourquoi aucun ne pouvait prétendre mieux représenter la "vérité" que les autres, pas plus que ne le peut le Jpeg du boîtier. Si vous n'avez pas lu cette chronique je vous invite à le faire, car elle constitue uni introduction importante à ce qui suit.
Colorimétrie comparée des logiciels de développement des Raw

Nous allons explorer la notion de colorimétrie d'un boîtier au travers de ses deux produits que sont le Jpeg et le Raw. Si le Jpeg est un pur produit de l'appareil et de son logiciel embarqué, le Raw nécessite d'être converti en externe par un logiciel de développement, ce qui complique un peu l'affaire. Pour quelle raison les couleurs ne sont-elles pas identiques alors que tous les fichiers proviennent de la même capture brute du signal, y compris le Jpeg direct ? Existe-t-il un logiciel meilleur que les autres dans ce domaine ? Est-il possible d'accéder à une colorimétrie aussi juste que possible ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de donner des réponses.
La colorimétrie, sa vie, son oeuvre...
Dans l'univers de la photographie, une couleur se définit par ses composantes dans l'espace RVB. Très utilisé également, le mode de représentation perceptif TSL décrit une couleur par sa teinte, sa saturation et sa luminosité. Ce mode, utilisé dans la plupart des logiciels, permet de mesurer l'impact des réglages de tonalité sur les couleurs. Poussez le contraste et vous constaterez que la saturation augmente. C'est notamment pour cette raison que le réglage des tonalités se situe naturellement en amont de celui des couleurs dans les logiciels.
Obtenir des couleurs justes passe donc bien sûr par un bon dématriçage du Raw et par l'application d'un profil adéquat, mais aussi par un réglage fin des tonalités. Or, ces paramètres ne sont pas fixés dans le Raw et relèvent de l'interprétation. Tous ces degrés de liberté dans la fabrication du Jpeg à partir du Raw vont donc logiquement produire des différences qui peuvent être sensibles entre les logiciels (parmi lesquels celui embarqué dans le boîtier).
Quand on parle de colorimétrie d'un boîtier, ce n'est pas celle de la capture brute du signal lumineux qui par construction en est dépourvue, mais celle de la "cuisine" logicielle qui donne naissance au Jpeg. La colorimétrie n'est pas intrinsèque au Raw : elle lui est appliquée au moment du développement. On pourrait même dire que le Raw se voit "infliger" une colorimétrie tant sa transformation en Jpeg lui fait perdre de degrés de liberté. Il est donc important que les couleurs soient aussi satisfaisantes que possible à l'issue du développement du Raw (ou pour le Jpeg direct), car le potentiel de correction des couleurs en Jpeg relève du bricolage et ne se fait jamais sans dégâts sur l'image.
Notez en passant qu'à partir du Raw, il est simple de produire une image "typée Canon" à partir d'un Raw issu d'un boîtier Nikon ou Sony (et inversement). Les meilleurs logiciels de développement offrent cette possibilité qui montre bien qu'on a affaire à une manipulation logicielle, par le processeur du boîtier ou par le photographe dans la chambre claire numérique.
Si les couleurs d'une photo sont si dépendantes de l'interprétation qu'en fera l'appareil ou le photographe, on peut s'interroger sur la possibilité d'obtenir des couleurs justes, c'est-à-dire conformes à la réalité de la scène photographiée. Un Jpeg directement issu du boîtier propose-t-il une colorimétrie acceptable ? Quid des logiciels de développement auxquels ont confie nos Raw ? La réponse n'est pas simple, car les constructeurs font parfois le choix de s'écarter de la neutralité pour donner du punch aux photos, notamment en augmentant la saturation et le contraste (sans parler des modes créatifs ou scènes qui peuvent s'en écarter fortement). Nous allons voir que les logiciels de développement proposent des rendus par défaut généralement plus neutres, ce qui donne souvent l'impression aux débutants que les Raw sont "fades" comparés aux Jpeg, ou que tel logiciel est plus satisfaisant que tel autre. Cela n'a guère de sens, sauf à décider a priori qu'on se contentera de la proposition initiale du logiciel.
Cela étant, le photographe est en droit d'exiger des couleurs justes, quitte à s'en éloigner volontairement au cours du post-traitement. L'objectif principal de cet article est précisément d'évaluer la justesse des principaux modes de rendu du boîtier testé et ceux des logiciels de développement. Nous verrons dans les articles suivants comment obtenir des couleurs justes avec un boîtier ou un logiciel qui n'y donne pas accès de façon naturelle.
Objectifs, moyens et protocole de test
L'objectif est donc de tester les caractéristiques colorimétriques d'un fichier Jpeg issu du boîtier ou d'un logiciel de développement. Pour cela, j'ai utilisé deux mires : la classique ColorChecker de X-Rite et la Digital Target 3 de CMP qui sont toutes deux prises en charge par le logiciel Imatest. Éclairage lumière du jour avec balance des blancs manuelle réalisée sur une Refcard. Je ne présenterai ici que les résultats obtenus avec la ColorChecker, plus simples à examiner.
Le principe est d'évaluer l'écart entre les couleurs théoriques et celles mesurées sur le Jpeg. Le résultat du test est exprimé globalement en ΔC et ΔE (moyenne et écart-type) avec une indication de la saturation moyenne, la dérive de chacune des 24 couleurs de la mire étant visualisée sur un graphique représentant une vue aplatie de l'espace de couleurs. Le carré représente la couleur théorique, le cercle celle mesurée sur le Jpeg, les deux étant reliées par un segment de droite. La périphérie du graphique correspondant aux nuances les plus saturées, il est logique que les écarts y soient plus importants. Si vous désirez avoir plus de détails sur ce protocole de test et sur le logiciel Imatest, je vous invite à lire l'article préparatoire intitulé Protocole de test pour évaluer la colorimétrie d'un boîtier.
Comme il fallait bien choisir un boîtier pour les tests, j'ai opté pour l'Alpha 77. J'ai fait les mêmes tests sur le NEX-7 en obtenant des résultats qualitativement très proches. Il est a priori délicat d'extrapoler les conclusions aux autres boîtiers Alpha, et encore plus à ceux des autres marques, les logiciels pouvant caler la colorimétrie différemment selon les boîtiers. Pour autant, je serais toutefois surpris que les variations de comportement des logiciels soient très sensibles d'un boîtier à un autre.
Côté logiciels, j'ai ratissé large en testant Lightroom/Camera Raw, DxO Optics Pro, Capture One Pro, Aperture, AfterShot Pro et RawTherapee, auxquels j'ai naturellement ajouté Sony Image Data Converter (qui se comporte comme le logiciel embarqué dans le boîtier). Pour chaque logiciel, j'ai produit des Jpeg pour chaque option colorimétrique ou preset de développement (certains en proposent peu, d'autres plus d'une dizaine). Je n'ai modifié aucun autre réglage, les tonalités étant celles par défaut ou issues du preset utilisé.
Colorimétrie du Jpeg et d'Image Data Converter
La justesse des couleurs du Jpeg directement issu du boîtier avec les réglages par défaut est à examiner en premier lieu, car c'est le lot de nombreux utilisateurs. Le rendu est exactement le même pour un Raw est développé avec les paramètres par défaut du logiciel Sony IDC.

Le résultat est une assez bonne surprise sans en être vraiment une, car les boîtiers Sony sont connus pour proposer des rendus neutres. On le voit bien sur le graphique avec une saturation globale de 103,2% (donc en très léger excès) et des écarts faibles entre les valeurs mesurées et théoriques. Les ΔC sont bons, le ΔE plus que convenable. Avec le réglage standard, les sonystes peuvent donc s'appuyer sur une base colorimétrique assez juste.
Le piège serait de croire que le mode de rendu Neutre l'est vraiment. En réalité, c'est une petite catastrophe, comme on le voit ci-dessous.

Le résultat est très terne, avec une forte sous-saturation (85%) notamment dans la zone vert-jaune-orange. L'écart moyen entre les couleurs mesurées et théoriques reste convenable, mais erratique : faible pour certaines couleurs et assez élevé pour d'autres. Le mode de rendu le plus neutre est donc bien le Standard et non le Neutre...
À titre d'exemple, si vous avez la tentation de choisir le mode créatif Paysage en Jpeg ou dans IDC, voici ce qui vous attend.

La saturation explose, la plupart des cercles donnant l'impression de vouloir sortir du cadre. La valeur moyenne ne trompe pas : 124,5% ! Les ΔC et ΔE sont en hausse sensible. Si vous shootez en Jpeg et que vous aimez l'herbe bien verte et les ciels bien bleus, ce mode est fait pour vous. Sinon, passez votre chemin et préservez la neutralité de la prise de vue quitte à en faire une interprétation différente en post-traitement. Les autres modes créatifs sont tous plus ou moins dans ce cas.
Colorimétrie du Raw avec Lightroom 4 ou Camera Raw 7
La colorimétrie par défaut de Lightroom sur l'Alpha 77 (et le NEX-7) est remarquablement neutre, un simple coup d'oeil sur le graphique permettant de le mesurer.

Avec une saturation globale de 102,8% et des écarts très faibles entre les couleurs mesurées et théoriques, le résultat est excellent. Mais ce qui est une qualité pour les utilisateurs avertis pourra sembler être un défaut pour les débutants, car le rendu de Lightroom (ou de Camera Raw) sera moins pimpant que le Jpeg direct (surtout chez les constructeurs qui ont la main un peu lourde sur la saturation et le contraste global).
À noter que la colorimétrie par défaut du processus 2012 est en très légère amélioration par rapport à celle du processus 2010.
Colorimétrie du Raw avec DxO Optics Pro 8
DxO Optics Pro est connu pour produire des rendus directement exploitables, sans intervention du photographe. De fait, le rendu par défaut est très agréable, mais n'est pas des plus neutres.

Les ΔC sont bons, mais le ΔE est assez élevé. En cause, l'excès de saturation (109,4%) qui produit des images aux teintes vives (conformément aux attentes de beaucoup de photographes).
Ceux qui sont à la recherche d'un rendu plus neutre devront fouiller un peu dans les nombreux presets de développement. Après les avoir tous testés, il s'avère que le plus neutre est Autoréglages | Color ans Light Adjustment | Variation sur couleurs réalistes 1 (Raw seulement). Voici ce que cela donne.

La saturation moyenne tombe à 103,5%, les ΔC sont très bons et le ΔE à peine plus élevé que celui obtenu avec Lightroom. C'est donc plutôt l'option à retenir si vous désirez obtenir des images très neutres.
Colorimétrie du Raw avec Capture One Pro 7
Avec Capture One, l'Alpha 77 ne bénéficie pas d'autre preset de développement que le mode Standard. Il faut donc s'en contenter.

Le rendu est très satisfaisant du point de vue de la saturation moyenne (98,9%), mais les écarts entre les couleurs mesurées et théoriques sont plus élevés qu'avec Lightroom ou qu'avec le "bon" preset de DxO Optics Pro. C'est un peu surprenant quand on sait que beaucoup de pros de studio utilisent Capture One Pro en mode connecté avec leurs reflex ou leurs moyens formats. Je m'attendais à obtenir une excellente neutralité, mais ce n'est pas le cas. Les boîtiers pros bénéficient peut-être d'une colorimétrie mieux calée, à moins que les pros ne les calibrent pour Capture One (nous verrons dans un prochain article que les résultats obtenus sont alors assez remarquables).
Colorimétrie du Raw avec Aperture 3
Le premier test réalisé avec Aperture m'a un peu surpris, car il s'est avéré être le moins bon de tous les logiciels testés, Jpeg direct compris. J'ai refait le test plusieurs fois pour m'assurer qu'aucune erreur n'avait été commise.

La saturation moyenne est élevée (113,4%), les ΔC sont acceptables, mais le ΔE est également élevé. L'examen du graphique montre que le comportement est assez régulier, avec des couleurs qui s'éloignent du centre. J'ai fait de nombreux essais et comparé le rendu Aperture avec ceux des autres logiciels. Le preset le plus convaincant et le plus simple que j'ai obtenu est le suivant : il suffit de caler le contraste sur la valeur -0,12 ! Voici ce qu'on obtient alors.

Le rendu est remarquablement neutre avec une saturation moyenne quasi parfaite (100,5%), de bons ΔC et un très bon ΔE. Avec cette correction de contraste, le rendu Aperture est au niveau de celui de Lightroom. Là encore, il ne sera pas du goût de tout le monde, car pour neutre qu'elle soit, l'image devient moins tonique.
Colorimétrie du Raw avec AfterShot 1
Même si le rachat de Bibble Pro par Corel a un peu fait oublier qu'il s'agissait d'un très bon logiciel (et le seul à considérer pour les linuxiens ambitieux), j'ai tenu à tester AfterShot.

La saturation moyenne est excellente (99,6%), mais les écarts entre les couleurs mesurées et théoriques sont parfois élevés et de façon erratique, ce qui ne permet pas de trouver un preset simple à appliquer comme pour Aperture. C'est donc un peu décevant, mais les ΔC et ΔE restent tout de même dans une zone plus que convenable.
Colorimétrie du Raw avec RawTherapee 4
Je termine ce test avec le logiciel Libre RawTherapee auquel beaucoup de débutants font appel (notamment ceux qui ont choisi l'OS Linux).

Le constat est assez semblable à celui émis pour AfterShot, avec une saturation moyenne un peu moins bonne (95,5%). On reste toutefois, là encore, dans une zone acceptable, même si ce n'est pas avec RawTherapee qu'il faudra développer ses Raw pour de la reproduction de tableaux...
Conclusion
J'ai été plutôt surpris par la neutralité des logiciels de développement. Même les moins bons sont très convenables, avec une saturation globale sans excès (à l'exception d'Aperture qui a choisi un rendu par défaut trop tonique, mais qui se corrige facilement). Ce bon comportement (et même parfois excellent) explique la fréquente déception des débutants face à des rendus moins claquants que les Jpeg directement produits par leur appareil (ou, pire, par leur smartphone). Méfiez-vous des impressions initiales, et souvenez-vous qu'il vaut toujours mieux partir d'une bonne colorimétrie pour, si on le désire et seulement si on le désire, aller vers un rendu différent.
À l'heure des filtres Instagram et autres horreurs photographiques, la recherche d'une bonne colorimétrie peut sembler d'un autre temps, mais il est très rassurant de constater que les logiciels de développement conservent une volonté d'exactitude. Comme je l'ai dit plus haut, libre à vous de vous en écarter si vous le désirez. Et si c'est à encore plus d'exactitude que vous aspirez, vous verrez dans les prochains articles que le calibrage de l'appareil photo peut aboutir à des résultats stupéfiants !
Commentaires
Une couleur trop "douce" aura tendance à nous énerver dans des moments de prise de tête où nous sommes prêts à en découdre avec le monde.
Ceci dit, ce qui est bien avec le format Raw est la grande latitude d’interprétation que nous avons devant nous, ce potentiel d'une image latente que ne demande qu'à sortir à l'écran.
Faut-il pour autant chercher l'exactitude "ad hoc" ?
Il arrive parfois que, en regardant les photos du catalogue avec des amis, on s'amuse à tirer tel ou tel curseur pour donner une autre look à la photo, un peu comme si notre travail n'était jamais arrivé à sa fin: comme quoi, en définitive, le potentiel est toujours là et c'est ça qui est amusant...
To be continued...
Après, chacun est libre de donner à ses images les couleurs qu'il veut ou que ses yeux ont perçu.
je suis tout à fait de cet avis aussi.. non pas forcément et uniquement à cause de l'humeur qu'on peut avoir au moment du développement mais aussi par simple goût : càd SA propre vision de ce qu'on a photographié. Je ne parle pas des transformations radicales genre photomontage ici.
NB : par analogie, faites raconter une même scène vecue par 4 personnes.. vous aurez 4 histoires différentes ! Et ils ont vécu la MEME scène ! Imaginez un instant lorsque ces personnes voient des choses différentes qui sont censées en fait raconter la même chose mais pas au même endroit ? Difficile j'imagine.
La photographie à l'échelle humaine en tant de support du regard, n'est pas une science exacte alors que l'optique elle, elle l'est. Il ya une autre dimension à prendre en compte qui n'est pas d'ordre physique (science). A mon avis, tout le monde ne voit pas la même chose, de plus il n'y a pas que l'oeil qui intervient dans ce processus.
Du coup la question de savoir si on doit rechercher "l'exactitude ad hoc" en photographie est une question personnelle, dont on pourra discuter pendant des siècles ? Je me rappelle d'un article dans une revue photo où le rédacteur faisait remarquer à juste titre :"la photo n'est pas simplement une photocopie de la réalité". Cette affirmation en appelle d'autres sur la "réalité et la justesse" de la photo.. vaste sujet !
Je ne peux plus m'en passer !
Et en plus, il a le gros avantage d'être gratuit
http://www.darktable.org/
Pour ce qui est de Darktable, dont l'ergonomie est plaisante, je ne pense pas que le résultat soit très différent de celui obtenu avec RawTherapee dans la mesure où ils partagent le même moteur de développement dcraw (comme tous les autres logiciels non propriétaires, à ma connaissance). Pour ma part, travaillant sur les trois OS, je préfère mettre en avant les logiciels libres qui font l'effort d'être disponibles pour le plus grand nombre.
Si LR4 est un logiciel "non destructif"
est ce le cas de RawTherapee. Il me semblait que cet outil de post traitement avait ,ce qui pour moi est un défaut, cette logique.
Comme je n'ai pas vraiment approfondi la question sans doutes suis je dans l'erreur .
Là, les choses se gâtent à nouveau ...
J'aime bien DxO 8, en association avec CS5, ou même PSE. Mon écran, sans être "pro" est relativement calibré mais, après avoir obtenu des images (sur l'écran) satisfaisantes à mes yeux, l'impression est souvent décevante et demande encore de nombreuses retouches!
Donc le prochain achat sera une bonne imprimante A3 ET l'ensemble Spyder 3 Studio ...
De "bons outils" peuvent peut être aider le "photographe moyen", qui sait ?
Dans la chaîne de traitement, c'est l'élément le plus faible qui définit la qualité de l'ensemble. Si vous désirez la calibrer entièrement, je vous conseille plutôt de vous tourner vers le ColorMunki de x-rite. Et accessoirement de lire mon grand dossier sur l'impression publié dans le numéro de Compétence Photo qui est encore en kiosque pour quelques jours. J'y reviendrai sur alpha-numerique, mais pas avant quelques semaines. Autre solution beaucoup plus copieuse, la "Bible" de Jean Delmas (www.eyrolles.com/Audiovisuel/Livre/la-gestion-des-couleurs-pour-les-photographes-les-graphistes-et-le-prepresse-9782212132977) que je chroniquerai sous peu.
Quant à (aux) l'ouvrage de Jean Delmas, c'est tout simplement un "must have" pour qui veut comprendre la colorimétrie et la gestion des couleurs !
Malheureusement c'est l'A350 qui est bien meilleur.
J'ai fait des photos dans les mêmes conditions, avec les mêmes réglages, même objectif, l'A65 me fait des photos légèrement plus sombres et avec des couleurs moins exactes.
J'ai eu 2 A65 acquis à 1 an 1/2 d'intervalle et je constate le même problème (pour moi c'en est un).
Ce qui m'embête le plus, c'est que même en RAW sous LR ce n'est pas évident de corriger simplement.
J'ai mis sur Google Drive 2 photos en JPG&RAW pour comparaison, pour ceux que ça intéresse :
https://docs.google.com/folder/d/0B0iLS0L4981RQklRU21zRHNlcVk/edit
1) Il est normal qu'à paramètres d'exposition identiques les photos prises avec l'Alpha 65 soient plus sombres dans la mesure où l'appareil est un SLT dont le miroir semi-transparent consomme environ 1/2 IL de lumière.
2) Les photos des coussins ont été prises en balance de blancs automatique, d'où les différences colorimétriques entre les deux appareils que plusieurs années séparent. La WB de l'Alpha 65 semble d'ailleurs mieux fonctionner, à moins que le mur soit effectivement verdâtre.
3) Les photos du bonnet n'ont pas été prises avec la même balance des blancs : ombres avec l'Alpha 65, temps nuageux avec l'Alpha 350.
En bref, je ne vois là rien d'anormal, et dans tous les cas, ce n'est pas sur un Jpeg sans réglage manuel de balance des blancs sur une charte de gris que l'on peut juger l'exactitude des couleurs. Qui plus est, seule la photographie d'une mire dont les caractéristiques des couleurs sont parfaitement connues peut y accéder. L'oeil ne suffit pas, et il y a bien trop d'aléas techniques (écran non parfaitement calibré, exposition non identique, etc.)
1) C'est exact, mais l'expo était automatique (mode A), si les calculs d'expo visaient le même résultat sur les 2 boîtiers, les vitesses auraient été différentes.
2) En effet la WB était en auto, je me suis rendu compte que c'était un peu bête pour ces essais, et c'est pour ça que j'ai fait le 2e essai en WB manuelle; dommage que je me sois planté en sélectionnant un réglage différent pour les 2 boîtiers
En tout cas en balance auto c'est le 350 qui propose les couleurs les plus fidèles, le mur étant effectivement vert.
Je vais essayer de refaire un essai un peu mieux ficelé !
Pour la balance des blancs automatique face à une surface uniforme, l'appareil n'a aucun moyen de savoir si le mur est en réalité rouge, vert, bleu ou gris. Moi-même, je pensais que le mur était en réalité gris ! Il est impossible de juger de la qualité d'une WB auto sur ce type d'image.
Attention de bien régler les boîtiers strictement de la même manière si vous refaites des tests. Mais après ce que je viens de voir sur les Raw, je suis très serein pour l'Alpha 65... :wink:
J'espère que ce test tordra le coup aux idées fausses qui circulent en ce moment sur le net quant à l'appréciation de tel ou tel dérawtiseur.
La balance des blancs n'est pas fixée avec le format RAW, mais elle l'accompagne et la plupart des softs sont capables de l'exploiter.
J'ai juste trois questions.
Lors du développement, as tu laissé la balance des blancs personnalisée du boitier ou as tu recherché une BdB avec la pipette et une zone prélevée sur la photo de la mire de gris neutre (refcard)?
Dans quel espace de couleur as tu sorti les jpeg (boitier et logiciel) et est ce que cela a une influence sur les résultats? Autrement dit, est ce que les couleurs des patchs sortent du gamut sRVB?
Vas tu réessayer avec des profils couleur personnalisés obtenus après calibrage des boitiers et qui seront intégrés au softs qui gèrent ces profils externes? Ceci afin de confondre les résultats avec les styles d'image Adobe Standard par exemple.
Encore merci pour ton article.
Une bonne et heureuse année à toi, tes proches et à tous les lecteurs d'alphanumérique
Pour le test, j'ai commencé par conserver la balance des blancs personnalisée, mais j'ai constaté qu'il était possible de faire un poil mieux à la pipette (passage d'un ΔC WB de 1,3 à environ 1).
Sinon, mes exports ont tous été faits en AdobeRGB, car j'ai fait les tests avec la colorchecker, mais aussi avec les Digital Target 3 et 4 de CMP qui ont des couleurs très saturées.
Sinon j'ai annoncé d'autres articles traitant du calibrage des appareils photo avec les différentes solutions disponibles. Les tests sont faits, il ne reste plus qu'à trouver du temps pour rédiger... :wink:
Ce serait intéressant - mais débordant largement du cadre de Alpha Numérique, de connaitre aussi la capacité des dérawtiseurs à reproduire de façon exacte les rendu boitiers - je pense à DxO et Lightroom qui propose des profils couleurs censés reproduire les Jpegs. Ce serait une façon de convaincre les réticent au RAW car ils adorent le rendu couleur de leur boitier.
J'ai tenté de reproduire les styles d'image de canon avec lightroom grâce aux modèles Caméra X et je dois dire que la simulation est convaincante même s'il subsiste une différence. Ce test serait très utile pour évaluer/mesurer cet écart.
J'ai alternativement choisis chacun des modes caméra simulé de LR que j'ai appliqué à une série d'image test.
Afin de me rapprocher encore plus du mode de rendu de CANON, j'ai tenté de reproduire en jouant avec les courbes,la bdb et l'outil TSL. Le résultat était assez proche du point de vue perceptif.
Sans aller jusque là, la simple sélection du mode caméra X de LR suffit pour donner un rendu proche. Les tons chairs seront toutefois moins rouge et le lissage des textures moins violent(traitement du bruit en amont différent)....
Cyril
Cordialement.
Michel
La conclusion est simple à mes yeux: Si, dans un esprit de facilité, simplicité, le meilleur choix semble s'avérer être LightRoom principalement pour la gestion très élaborée des autres aspects comme les catalogues, l'impression, la communication web, etc…
Il ressort aussi que sur le plan colorimétrie, ces logiciels bien que donnant en standard des résultat de très bon niveau nécessitent une bonne connaissance de leur réactivité mais aussi ont effectivement besoin d'une correction à réaliser en fonction des désidératas du photographe. DxO présentant malgré tout un bel avantage sur le plan de la maîtrise des modules boitiers/objectif ainsi que dans la gestion du bruit. Mais ceci n'a rien a voir avec la colorimétrie.
En ce qui me concerne, mon choix est effectivement celui là. LP comme plaque tournante, Optics Pro (DxO) en dématriceur.
Je serais intéressé de connaitre votre flux d'images. Car j'ai essayé d'utiliser la combinaison DxO et LR, mais je ne suis pas parvenu à un résultat satisfaisant - typiquement avoir toutes les images en 2 exemplaires dans LR.
Mon flux est influencé par mon âge!Amusant, mais quelque part très vrai. Je fais de la photo depuis pas mal de temps (40ans). J'ai longuement pratiqué l'argentique, prise de vue, développement,impression. A cette époque je classait mes négatifs avec précaution...
Aujourd'hui, je considère les fichiers RAW comme étant mes négatifs. Aussi, depuis 2004, je garde tous mes RAW.
Quand LR est arrivé, j'ai considéré la possibilité de travailler selon cette philosophie. Mais, j'étais déjà accro de OP DxO.
Aussi, après une longue réflexion et beaucoup de lecture, j'ai établi le flux de production suivant:
- Les photos sont toujours (depuis 2004) prises en RAW.
- Importation des photos dans un catalogue LR appelé RAW.
Lors de l'importation je fais les choses suivantes:
- Changement du nom de fichier sous forme AAAMMJJ-suffixe n° photo généré par le boitier.
- Application des mots clés génériques de la séquence photo (pays,ville,lieu,évènement, etc...)
- Stockage des photos sur un HDD spécifique destiné uniquement au stockage des RAW.
- Pour le stockage, je demande à LR de générer (si nécessaire) les répertoires suivants la logique: RAW/Année/Annéemois/annéemoisj our/fichiers photos.
Quand le chargement est réalisé, je procède dans le catalogue RAW a différentes opérations très rapides:
- Élimination des photos sans intérêt ou ratées (en trois passages de plus en plus précis)
- Application des mots clés spécifique a certaines photo et/ou séquence de photos.
Je passe alors à OP.
Dans OP DxO je génère des projets qui généralement correspondent aux répertoires des fichiers RAW. Parfois, pour certains cas particuliers, ces projets sont nommés par sujet.
Dans OP DxO, je procède aux corrections nécessaires et, le cas échéant je supprime encore des RAW.
Tous les fichiers traités (uniquement en TIFF 16bits) par OP sont envoyés (sans changement de nom hormis l'extension) sur un autre HDD, dans un répertoire global appelé TIFF.
Dans ce répertoire global, j'ai une classification très stricte. Selon la structure suivante: Pays/ville/lieu/date + suffixe explicatif/fichiers photos
Dans LR, j'utilise un second catalogue appelé TIFF qui répertorie l'ensemble des fichiers traités.
Je termine le travail, par encore quelques suppressions de photos, les modifications que j'estime nécessaires en utilisant divers logiciels et autres plugin. Globalement ce sont CS6,NickSoftware, LR Enfuse, Topaz, AutopanoPro, Photomatix, LR, etc...
Via LR, je génère ma galerie web, j'imprime
On pourrait remarquer que ma façon de procéder m'amène à avoir une certaine redondance des fichiers photos (RAW+TIFF). C'est évident, mais je préfère de loin cette façon de procéder car même si je suis persuadé de l'intérêt évident de LR dans le traitement (pas de RAW modifié) je me méfie de moi quand à la manipulation qui permet effectivement d'écraser (selon le choix du mode de modification) certains fichiers.
Évidemment, mes fichiers occupent nettement plus de place, mais au prix ou est le Mb disque, pourquoi pas?
Au niveau de la sécurité, j'ai un backup interne qui se lance automatiquement via CCC et un backup externe (dock station) que je lance une fois par semaine.
Voilà pour l'essentiel, j'espère avoir été suffisamment clair. N'hésitez pas à me poser vos éventuelles question
Je ferai un article sur ce sujet, car c'est vrai que la question revient souvent. Ma réponse ne sera pas très éloignée de la vôtre...
Pour ce qui est du bruit, DxO Optics Pro atteint en effet des sommet, comme j'ai essayé de le montrer dans cet article, avec tout de même quelques réserve sur les réglages par défaut...
Il faut ajouter que mon flux de production est une des multiples façons de travailler. Ce n'est pas parce qu'elle me convient bien qu'elle pourra convenir à d'autres. L'essentiel est de bien savoir comment l'on traite ses photos pour déterminer au mieux son flux de production.
Par ailleurs, je pourrais vous soumettre quelques traitements fait avec un Canon 5DMkIII à 25.600ISO dématricage par DOP PRIME. C'est bluffant! Que ceux qui disent qu'il y a une effet plastique révisent leur copie! En tout cas avec le 5DMkIII le résultat sur les détail est formidable.
Merci pour la correction
Pour ce qui est du problème de DNG, je ne comprends pas l'intérêt de choisir ce format, le fichier exporté étant un bitmap et non pas un Raw.
Quelques erreurs ou manques sont à constater dans cet article. Exemple: les photos que l'on voit dans la fenêtre (appelée FilmStrip) ne sont pas les RAW! Un Raw n'est pas un fichier Bitmap. Ce sont des vignettes (en JPEG) qui s'il n'y a pas de preset par défaut affichent simplement la colorimétrie des vignettes générées par le boitier. Ces vignettes sont modifiées par DOP, en temps réel, dès qu'une modification est appliquée à une image.
Ensuite, pourquoi un format DNG! c'est un format crée par Adobe dans le but de tenter de le rendre aussi universel que le TIFF qu'ils avaient créé plusieurs années auparavant.
Malheureusement pour Adobe, le DNG n'a pas eu le succès escompté par Adobe et reste donc essentiellement au stade de format propriétaire. Ce qui lie pratiquement l'utilisateur de ce format aux solutions Adobe.
J'estime qu'il est bien mieux de travailler avec des formats TIFF 16bits qui offrent une portabilité complète.
N'ayant à titre personnel que des boîtiers Sony et ne parlant jamais d'autres marques afin d'éviter les querelles de chapelle, je laisse ce travail à d'autres...
Le fait d'avoir des réglages différents selon les boitiers ceci même au sein d'une même gamme est avant tout une démarche marketing. Il n'en est pas moins vrai que dans une même game voir entre boitiers de même référence (par exemple dues Canon 5D MkIII) il y a des variations qui sont souvent dues au tolérances d'assemblage ceci même au niveau électronique. Pour les puristes d'abord et les autres ensuite, je ne peux que conseiller trois points: 1 toujours shooter en RAW, c'est dans ce type de format que les "interprétations" des fabricants sont les moins fortes et les moins gênantes. 2 Toujours utiliser le format RVB (pas sRVB qui donne moins de versantes de couleur) 3 Utiliser un dématriceur qui permet des sorties dans divers formats.
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