Réponses Photo n°234 / Septembre 2011

Réponses Photo est l'une des rares revues à ne pas publier de "numéro double" d'été, mais bien un numéro par mois. La période n'est bien sûr guère favorable aux actualités techniques (ni à la réactivité des chroniqueurs web...), cependant le numéro de ce mois-ci ne manque pas d'intérêt.

Un comparatif intéressant oppose plusieurs logiciels capables d'imiter le rendu des films : Nik Color Efex et Silver Efex, DxO Film Pack et Alien Exposure 3. Le comparatif sur 9 pages est très complet. En plus de comparer les rendus standards par type de film, légèrement différents selon les logiciels, le rédacteur décrit avec précision le fonctionnement de chacun lorsqu'il est utilisé dans une logique "créative" : on peut modifier chaque préréglage en agissant sur tous ses paramètres, comme le grain par exemple, voire créer ses propres réglages. Les notes sont très disparates, avec un DxO Film Pack qui obtient un "top achat", alors que Color Efex 3 subit un petit 55/100 peu en rapport avec ses possibilités globales. Seulement, comme le précise le rédacteur, sa présence est un peu hors sujet dans un tel comparatif, même s'il bénéficie de fonctions puissantes par ailleurs. Le photographe intéressé par des logiciels de ce type gagnera donc beaucoup à lire ce comparatif, les notes ne s'appliquant qu'à la simulation de film pure, qui ne représente qu'une partie des fonctionnalités. A noter qu'au final, on ne sait pas quel logiciel se rapproche le plus du rendu original des films concernés, même si en décider ne doit pas être simple...

Julien Bolle a testé l'Olympus Pen EP-3. Ce compact à objectifs interchangeables haut de gamme propose une belle fabrication, un beau design, un excellent mode vidéo, un flash intégré, une bonne autonomie et une belle qualité d'image jusqu'au A4. L'auteur a toutefois regretté l'absence de viseur intégré, l'écran tactile mais de moindre qualité que ceux des concurrents (les deux additionnés étant pénalisants), une ergonomie confuse, un gabarit pas si compact et, malheureusement, un capteur 4/3 qui commence à être vraiment éloigné des standards actuels en reflex : dynamique limitée, qualité en baisse après 800 ISO et bizarrement très sensible au flou de bougé malgré la stabilisation mécanique. Un exemplaire pas en forme sur ce point ?

Plus marginal, mais tout aussi intéressant (et souvent oublié ailleurs), un test moyen format argentique qui réjouira les amateurs : le Fuji GF 670 W est passé entre les mains de Philippe Bachelier. Il s'agit donc d'un télémétrique MF permettant le cadrage en 6x6 ou 6x7, à déterminer avant le chargement du film. Doté d'un objectif grand-angle 55mm f/4.5 performant, son tarif de 2500 € peut paraître élevé dans l'absolu face à un reflex plus sophistiqué, mais doit être comparé à celui - souvent plus élevé - des autres productions "non-reflex" dans les autres marques.

Plus décalé, le test du Fuji Instax Mini 50S. Il s'agit d'un boîtier produisant des photos instantanées, dont l'historique du procédé Fuji présenté dans l'article ne manque pas d'intérêt. Le boîtier simple et efficace délivre des tirages 46x62mm au rendu très marqué "instantané", avec des blancs laiteux. Décalé certes, mais intéressant.

"L'exemple vaut mieux que la leçon" est dédié au choix de la vitesse d'obturation. L'article est malheureusement un peu brouillon, abordant plusieurs thèmes sans bien les séparer, et la mise en page rend la lecture en continu difficile : les colonnes du corps de l'article ont une typo et une taille très proches de celles des commentaires des photos illustrant le sujet. Ces mêmes photos commentées sont un peu "éparpillées" et écrasent le texte principal. Pas facile au final de suivre les conseils, pourtant pertinents, de Jean Christophe Béchet...

Heureusement, les portfolios sont toujours aussi bien présentés et mis en valeur, autant par la qualité de la mise en page que par celle de l'impression. Encore du beau travail ce mois-ci, avec une sélection d'auteurs qui illustrent à merveille la convergence tradition/modernité qu'évoque Sylvie Hugues dans son édito : l'intérêt renaissant pour des procédés anciens, additionnables aux technologies modernes, permet des points de vue originaux, créatifs et personnels.

Les mentalités évoluent doucement, et Réponses Photo me semble clairvoyant : opposer les technologies n'est pas une fin en soi. Simplement, le photographe doit savoir choisir les outils les mieux adaptés au but qu'il vise, sans sectarisme. Et ces outils, plutôt qu'à se voir opposés, peuvent être utilisés en complémentarité.

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