Aoû 08 2010

Chasseur d'Images n°326 / août-septembre 2010

CI326.jpgPour ce numéro d'été couvrant deux mois, Chasseur d'Images nous propose des sujets de saison. Les articles sont orientés "débutant" (sans que cela soit péjoratif) : 30 solutions pour remplacer le zoom standard (comprendre l'objectif livré en kit), les techniques pour éviter le flou et la découverte de l'accentuation. La pratique est dédiée à la photographie d'orages, elle aussi de saison et difficile à réussir sans bonnes bases.
Ce n'est pas en couverture, mais la rédaction propose une rapide présentation du Sony Alpha 290. Ce boîtier amateur est une mise à jour de l'Alpha 230 avec une ergonomie plus efficace, remédiant aux critiques concernant la tenue en mains de son prédécesseur. Le capteur est le CCD 14 MP de l'Alpha 380, qui fait craindre au rédacteur des hauts ISO peu performants, mais l'ergonomie et la simplicité d'utilisation "en avance" peuvent aussi être des points importants... A suivre.

Peu de tests de matériel ce mois-ci, avec seulement deux objectifs, mais pas des moindres :
Le Nikon AF-S 24mm f/1.4 est une optique très haut de gamme, avec une luminosité exceptionnelle pour la focale. Hormis la luminosité, il apparaît que la maîtrise des aberrations en faible lumière et le piqué dès les plus grandes ouvertures justifient le tarif, bien plus élevé que pour un zoom pro, plus polyvalent a priori. Restent un vignettage et une distorsion un peu élevés pour une focale fixe, mais il semble évident que l'optique est optimisée pour un usage spécifique : le reportage en lumière ambiante. Les points faibles n'apparaîtront que dans un usage pour lequel l'optique n'est pas spécifiquement conçue, architecture ou paysage.

Beaucoup plus polyvalent, l'Olympus M-Zuiko 14-150 f/4-5.6 ED propose une focale équivalente 28-300. Ce genre de zooms extrêmes traîne une mauvaise réputation (souvent justifiée) quant à leur qualité optique. La petite taille du capteur 4/3 et une longue focale réelle de "seulement" 150mm permettent une luminosité supérieure à la moyenne de la catégorie, facilitant ainsi le travail de l'AF. La taille réduite du capteur permet aussi de mieux corriger l'optique dans un volume restant raisonnable. Au final il s'agit d'un objectif de bonne qualité malgré des AC un peu fortes en longues focale, dont le seul vrai défaut selon la rédaction est de manquer d'un "vrai boîtier"...

Le Samsung EX1 est le seul boîtier testé. Il s'agit d'un compact "expert", doté d'une ergonomie et d'une construction "pro" et doté d'un zoom 24-70 f/1.8-2.4 d'excellente qualité. Le traitement d'images est très bon, mais la rédaction regrette la persistance de bruit basse fréquence dès 800 ISO et, surtout... l'absence de viseur optique. Ce dernier point, s'agissant d'un appareil expert, devrait lui valoir d'être déclaré inutilisable si j'ai bien suivi la logique CI, mais il a 5 étoiles quand même... Je ne dois pas bien suivre...

La partie pratique est très développée dans ce numéro, avec en plus de l'article sur la photographie d'orages deux sujets précieux pour le débutant : le choix d'un premier plan, qui évitera nombre d'interrogations ou de déceptions face aux sujets "typiques" des vacances, et surtout un article sur l'accentuation. Celui-ci explique très bien le fonctionnement et la logique de l'effet de bord, et guide le débutant dans les réglages à appliquer de manière démonstrative, en précisant les excès. Un très bon article didactique, qui a le mérite d'être clair, précis et illustré de manière convaincante.

Toujours au niveau "débutant", Chasseur d'Images nous propose un vaste article de fond sur le flou. En une dizaine de pages, nous découvrons une foule d'informations sur ses différentes facettes : il peut être volontaire et dicté par un choix esthétique ou résulter d'une erreur à la prise de vue. Ces deux aspects sont détaillés et permettront au débutant de distinguer le volontaire de l'imprévu. Cette différenciation est la base d'une présentation des solutions permettant de lutter contre le phénomène : stabilisation, hautes sensibilités voire usage de trépied. Là aussi l'inventaire est exhaustif, les différents systèmes de stabilisation sont décortiqués et plusieurs astuces permettant d'augmenter l'efficacité du trépied sont proposées. L'ensemble donne un article très complet, précis mais accessible.

La rédaction a sélectionné trois très beaux portfolios (à mon subjectif avis) : le premier présente le travail de Thierry Montford, qui photographie la jungle guyanaise. Au milieu de quelques photos "classiques", très réussies (mais d'autres nous y ont habitué), se distinguent des prises de vue originales, avec de superbes lumières sur des sujets très bien mis en valeur, parfois de manière inattendue. Les images sont très "claquantes" avec un rendu très travaillé contrastant avec la manière dont est habituellement traité le sujet. On appréciera ou pas, mais ce travail a le mérite de l'originalité. Vous pourrez découvrir une partie de ses oeuvres ici.
Le second est consacré à Melissa Farlow, photojournaliste collaborant étroitement avec National Geographic depuis plus de 18 ans. La série proposée ici montre sa maîtrise, et l'interview dévoile une personnalité forte et attachante. Une visite sur son site est révélatrice de sa "patte" unique.
Le dernier portfolio est dédié à Nicolas Gascard, un chasseur d'orages talentueux. Le thème est souvent traité, mais malheureusement la difficulté technique pousse de nombreux pratiquants à négliger la composition de la photo. La démonstration est ici éclatante, la foudre met en valeur des paysages bien composés, le tout étant d'une homogénéité magnifique. Le photographe ne cherche pas à "montrer la foudre", mais bien une situation d'orage, avec ses lumières, son ambiance et ses précipitations. Son site est en construction, mais vous pouvez retrouver son blog (peu illustré) ici.

Chasseur d'Images nous propose donc un numéro double clairement orienté "débutants", ce qui cadre bien avec la saison : nombreux sont les photographes ayant acquis un reflex avant de partir en vacances, et les premières difficultés seront facilement franchies avec ce numéro. Ce sera l'occasion de lectures instructives au soleil, avec pour but de ramener plus que de simples souvenirs formatés. L'expert sera peut-être moins passionné, mais une bonne séance de remise à niveau est rarement inutile...

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