Réponses Photo n° 209H / Août 2009

Le voilà... Le fameux "Spécial Nu" de l'été est arrivé ! Je rassure immédiatement les sceptiques quant au contenu, comme d'habitude il n'est point question ici de racolage graveleux, mais bien d'expression artistique et de conseils...

Mais commençons par l'actualité, avec le test des Sony Alpha 230, 330 et 380. L'avis de Réponses Photo sur ces boîtiers est intéressant, car le magazine affiche une nette prédilection pour le classicisme, en défendant l'argentique et les beaux boîtiers laissant la part belle aux réglages manuels. L'argument principal de ces trois nouveaux boîtiers étant la simplification de l'ergonomie liée à un plus faible encombrement, la rencontre promettait d'être explosive...

Effectivement, de manière générale, Julien Bolle regrette la simplification poussée de l'ergonomie qui peut gêner la facilité d'accès aux réglages "pointus" et la prise en mains trop "légère". Comme le dit l'essayeur, ces boîtiers ont les défauts de leurs qualités. Sont tout de même soulignés l'efficacité de l'AF en mode Live View, la simplicité et l'intuitivité de la prise en main pour un utilisateur venant du compact et la facilité à produire de bonnes images en mode automatique. Des points à l'évidence peu intéressants pour les utilisateurs experts, mais qui ont leur importance pour le public visé. Sony a fait le pari de décider les hésitants intimidés par le passage au reflex... affaire à suivre !

En test aussi, les nouveau objectifs DT 18-55 f/3.5-5.6, DT 55-200 f/4-5.6 et DT 50 f/1.8, tous les trois dotés de la nouvelle motorisation SAM intégrée.

- Le 18-55 vient remplacer le 18-70 qui limitait vraiment les boîtiers équipés de capteur à 12 ou 14MP. Malheureusement, la rédaction ne précise pas sur quel boîtier sont effectués les tests, et c'est particulièrement préjudiciable ici car si le 18-70 se comportait honorablement sur capteur 10MP, il s'effondrait sur le capteur 14MP utilisé par l'A380... Il est donc difficile de tirer une conclusion nuancée de ce test, mais on observe tout de même des résultats très à la hausse par rapport au prédécesseur : piqué toujours correct voire bon quelle que soit l'ouverture, peu d'aberration chromatique et de vignettage, et un prix canon (50€ en kit !). On ne regrettera que la rotation de la lentille frontale pendant la mise au point (dont la bague est trop fine) et la distorsion en grand-angle. Trois points classiques sur une optique de kit à très faible coût...

- Le 50 f/1.8 était très attendu aussi, pour remplacer le trou béant laissé par l'abandon par Sony du 50 f/1.7 Minolta... La solution de l'optique spécifique APS-C est originale, les concurrents proposant tous en 50mm f/1.8 une reprise de l'ancien objectif de base livré il y a déjà bien longtemps en kit avec les reflex argentiques. Là aussi, la formule optique pensée spécialement pour le numérique a son avantage : le piqué est déjà très bon à pleine ouverture au centre, et excellent à f/2.8. Les bords suivent comme souvent avec un diaphragme d'écart, en devenant excellents à f/4. Le vignettage, peu sensible, disparaît à f/2.8, l'aberration chromatique est bien maîtrisée, mais la distorsion est un peu élevée pour une focale fixe de ce type sans toutefois être pénalisante. Reste l'incompatibilité avec les capteurs plein format, mais le 50 f/1.4 globalement de meilleure qualité est de toute façon plus adapté pour un budget toujours raisonnable... Dans l'ensemble, des performances supérieures à l'ancien f/1.7, au détriment d'une fabrication bien plus légère...

- Le 55-200 est en revanche une simple "remise à jour" de son prédécesseur, avec une formule optique inchangée et l'adoption de la motorisation SAM. Comme souvent sur ce type de télézom économique, les performances baissent avec la focale : de très bon à 55mm, il devient seulement moyen à 200mm. La rédaction a retenu un piqué toujours au moins correct au centre, le vignettage et la distorsion limités. Elle regrette la lenteur de l'AF, les performances à 200mm, la baïonnette plastique et la bague de mise au point trop fine (mais l'utilisation en focus manuel n'est pas non plus prépondérante sur ce genre d'objectif...).

Aussi en test, le Pentax K7. A l'inverse des boîtiers Sony de ce mois-ci, ce reflex est le descendant d'une lignée clairement destinée aux experts, avec des boîtiers massifs, robustes, tropicalisés et configurables en détails. A l'arrivée un beau boîtier, très bien fabriqué et protégé, ultra-complet, réactif et maintenant doté d'un viseur 100%, à l'inverse des K10D et K20D. Ce boîtier serait-il donc désormais le meilleur APS-C sur le marché ? Et bien non : Réponses Photo considère que la partie logicielle n'est pas à la hauteur. : balance des blancs trop instable, affichage lent, dynamique trop juste, bruit numérique élevé, en JPEG et même en RAW la qualité d'image est un peu juste... Un petit défaut de mise au point qui forcera à du travail en post-traitement. Dommage pour la notation d'un boîtier par ailleurs original et agréable, mais de toute façon ce post-traitement n'est pas de nature à rebuter le public expert visé...

Découvrons l'Olympus Pen EP-1, croisement de genres, un compact à objectifs interchangeables doté de la monture Micro 4/3. Pas un reflex par définition puisque la visée optique est absente. Un concept intéressant et attendu depuis longtemps, mais qui souffre de quelques défauts certainement dûs à sa position de précurseur : encombrement encore important avec le zoom 14-42, mise au point manuelle peu pratique, AF lent et objectifs un ton en-dessous de l'exceptionnelle qualité à laquelle Olympus avait habitué ses utilisateurs... Un boîtier capable de belles images, mais en remplacement d'un reflex pour du reportage léger ou discret, l'AF qui pompe et la mise au point manuelle inefficace peuvent être rédhibitoires.

Enfin, le test du Panasonic Lumix GH-1, en monture Micro 4/3 lui aussi. Antithèse de l'Olympus, il est clairement orienté vidéo avec son zoom équivalent 28-280 stabilisé et silencieux, et son AF vidéo réellement utilisable. Une sorte de bridge de luxe à objectifs interchangeables, donnant une aussi bonne qualité d'image en photo qu'en vidéo. Le testeur a apprécié la qualité des résultats et la réactivité de l'appareil, mais reste le principal point négatif : le prix. Le kit avec l'objectif coûte 1500 €, ce qui met ce boîtier en concurrence avec des reflex beaucoup plus huppés... de quoi hésiter.

Passons au dossier du mois, le nu. Rencontre avec Bernard Minier dans son studio, l'occasion de suivre le déroulement d'une séance photo et de profiter d'excellents conseils tenant autant à la prise de vue qu'au matériel. Suivent six pages de ses photos pour illustrer son propos, le tout étant très convaincant.

Sur six pages également, Jean-Christophe Béchet (de la rédaction du magazine) explique, commente et même dissèque ses choix techniques sur des photos issues de ses archives. Intéressant de voir comment une démarche se concrétise.

Le portfolio est dédié à Marc Lagrange, pratiquant le nu en couleurs, ce qui est assez rare. Des mises en scènes sophistiquées et originales, avec une maîtrise impressionnante de la lumière.

La rubrique "Nouveaux regards" nous présente les photos de Martin Wieldraaijer, Pedro Hernandez, Marion Venant et Jean-François Lefranc. Quatre interprétations totalement différente d'un même thème, classiques ou originales, avec une touche très impressionniste pour le dernier cité.

Ce mois-ci, la rubrique "d'accord / pas d'accord", évidemment dédiée au thème du mois, est plus fournie qu'à l'habitude. Au lieu de s'appliquer à une seule photo par auteur, les rédacteurs s'expriment sur des séries. Des avis très constructifs et forcément subjectifs, car la critique s'exprime autant sur l'émotion dégagée que sur l'aspect technique. C'est très intéressant, et montre bien ce qui peut toucher ou indifférer dans une photo quelles que soient ses qualités formelles.

Un bon numéro de Réponses Photo ce mois-ci, où le thème permet de mettre à l'honneur la variété des matériels utilisés (du moyen-format argentique au reflex numérique), et de disserter sur l'émotion véhiculée par l'image...

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