Juil
06
2009
Réponses Photo n° 208S / Juillet 2009
Sylvie Hugues, rédactrice en chef : "Ce mois-ci encore dans RP, nous essayons de faire cohabiter esthétique et technique, dans une cohérence de qualité et d'engagement".
C'est un bon résumé du Réponses Photo de juillet, dans lequel l'accent est mis sur le choix du matériel à l'occasion des vacances. Choix en matière d'achat, mais choix aussi entre les objectifs à emporter en voyage, pour sortir des choix extrêmes du 18-250 "à tout faire" ou du sac de 20 kg. Plusieurs articles sont donc consacrés à ces questions récurrentes qu'affrontent les photographes quand ils doivent quitter leur base pour une longue période.
Commençons par les dossiers de ce mois-ci : tout d'abord une sélection de reflex pour tous les budgets, du Pentax Km au Canon 5D MkII. Un résumé en une page de toutes les stars du marché, orienté pratique plutôt qu'études de courbes logicielles. Les points forts et faibles de chaque modèle sont listés et permettent de faire un choix simplement. Suit le dossier sur le choix d'objectifs à emporter, avec une préférence perceptible pour les focales fixes. A priori moins souples, elles obligent à se déplacer pour peaufiner ses cadrages, et à réfléchir à la composition sans pouvoir zoomer pour "effacer" simplement un élément gênant. Une solution efficace pour partir léger et pour obtenir de bons clichés en réfléchissant avant de déclencher. Chaque rédacteur livre son choix dans la marque qu'il affectionne.
En test, le Sony Alpha 330. Un boîtier sur lequel lorgneront certainement les utilisateurs de compacts prêts à passer au reflex avant les vacances. La rédaction a apprécié la simplicité d'accès pour un débutant, l'AF rapide et efficace même en Live View, et la qualité d'image. Elle regrette l'étroitesse du viseur et le nombre limité de fonctions, qui sont les corollaires respectifs de l'AF rapide en Live View et de la simplification de l'ergonomie.
Test aussi du Sigma DP2, compact expert à capteur de reflex (coefficient x2 tout de même) doté d'une focale fixe équivalente de 41mm f/2.8. Un boîtier intéressant au premier abord pour le possesseur de reflex qui rêve d'un compact très qualitatif, mais au final le bilan semble mitigé. La qualité d'images est très bonne, la dynamique est élevée et l'ouverture max permet de jouer sur la profondeur de champ malgré de crop factor de 2x. Mais l'appareil est peu réactif, a une focale assez "bancale" (pas assez grand-angle pour un appareil dont l'objectif est fixe), et ses hauts isos sont perfectibles...
Test de l'imprimante Epson Stylus Pro 7900. L'intitulé "Pro" n'est pas usurpé pour une machine tirant du 61 cm de large (format A1), et pesant 101 kg. Comme pour les boîtiers photos qui font la course aux mégapixels, les imprimantes font la course aux cartouches : pas moins de 11 sur ce modèle. La qualité est bien évidemment exceptionnelle (tout comme le prix, 4780 €), mais la rédaction s'interroge sur la pertinence de l'augmentation du nombre de cartouches. Cela a un coût, directement lié au stockage de cartouches d'avance, à avoir de préférence en double... La comparaison avec la plus raisonnable 3800 ne faisant pas apparaître de gain ailleurs que dans les teintes orangées, la pertinence d'un tel investissement n'est pas évidente.
Comme d'habitude des tests de compacts et d'accessoires, présentant deux points intéressants :
- Le GPS Sony CS3KA. Un système de géolocalisation des photos (voir notre article sur ce sujet), plus rapide que son prédécesseur.
- Le flash annulaire Sunpak Auto 16R Pro. Un flash macro, intéressant à priori vu le peu de modèles disponibles. Grosse déception : le flash est non-TTL (exposition en manuel), avec obligation de renseigner le diaphragme utilisé dans un menu, et de plus il est inutilisable à moins de 15 cm du sujet car son capteur intégré d'exposition est caché en-deçà... Très gênant pour un flash destiné à la photo de près... Ajoutons son prix de 430 Euros... Je me demande comment la rédaction arrive à une note de 60/100, alors que d'autres modèles tout à fait fonctionnels existent à quasiment moitié prix, avec en plus d'autres solutions que le tube unique à lumière non modulable.
Toujours ce regret pour la notation des matériels testés, trop peu discriminante, avec une immense majorité de notes entre 75 et 85/100. Le médiocre (voire pire) dépasse toujours les 50, et l'exceptionnel plafonne juste au-dessus des 90.
Passons à l'image. Une rencontre avec Lucien Clergue, précédée de 6 pages mettant en opposition ses fameux nus en noir et blanc et ses nouvelles créations, des surimpressions en couleur. Un travail très poussé, où l'intégration formelle et le sens qui s'en dégage est impressionnant... Un article très intéressant, l'occasion d'un point historique sur l'artiste et sa ville d'Arles, haut lieu de la photographie, où transparaît toutefois une pointe d'amertume...
La rubrique Nouveaux Regards présente différentes interprétations de l'empreinte humaine :
- Les "totems" de Sunghee Lee, de monstrueux panneaux publicitaires grands comme des terrains de football junior, défigurant le Vietnam et la Thaïlande. Choquant, surtout quand en plus ils sont en ruines..
- Laurent Therese nous livre une interprétation moderne du western en noir et blanc, de Nice à la Camargue. Le coup d'oeil est frappant, l'ambiance est là.
- Christophe Albino traque l'empreinte humaine dans la nature, panneaux, pneus ou matelas abandonnés. Le talent est d'arriver à la beauté formelle et à donner un sens à l'opposition sur la photo. Objectif atteint.
- Guillaume Cabannes nous livre des photos urbaines habitées, au fort parfum de traitement croisé. Des compositions et des ambiances très dynamiques, pour un résultat original, qui m'a convaincu.
- Enfin Jacques Filiu nous propose des humains esseulés dans leur environnement, des cadrages millimétriques et des compositions complexes. Des photos à détailler pour en apprécier le sens, classiques au premier abord, mais dont le charme tient à leur précision et leur élégance...