Le Monde de la Photo n°17 / Juillet 2009

Les bridges sont au coeur de l'édito de Benjamin Favier, et font l'objet d'un grand comparatif plus loin dans le magazine. Vont-ils survivre à l'arrivée des boîtiers Micro 4/3 ? On les dits moribonds depuis longtemps, mais ils sont toujours là, plus performants et dotés de zooms toujours plus longs qui marquent aujourd'hui leur spécificité. Alors ? Histoire à suivre ou fin de l'histoire pour eux ? A suivre... ;-)

Premier contact avec l'Olympus Pen E-P1, excitante résurgence du passé, et premier opus d'une probable longue série. Si les bridges sont des enfants bâtards d'un compact et d'un reflex, il semblerait que cette gamme hybride à objectifs interchangeables ait beaucoup d'atouts pour s'imposer sur le marché, à condition que leur prix soit raisonnable. Il est d'ailleurs probable qu'à terme cette gamme sera déclinée sur plusieurs segments (et par plusieurs marques, Panasonic ayant également frappé fort avec son DMC-GH1, positionné toutefois à un prix qui semble très élevé).

Dans ma chronique du mois dernier, j'ai avoué mon peu de goût pour les Expériences Digitales, associations voyage / test matériel qui ont vite fait de ressembler à des publi-reportages. Il semblerait que cela tienne beaucoup à l'auteur du reportage car je me suis régalé de bout en bout à lire le "Moscou-Vladivostock avec l'E-620", de Benjamin Favier. Les considérations sur l'utilisation du matériel sont toujours intéressantes et s'intègrent parfaitement au récit. La qualité des photos achèvent le tableau : remarquable ! Je n'en dis pas plus : je préfère vous laisser découvrir le reportage.

L'Atelier photo est consacré au monde du petit, c'est à dire à la photomacrographie à fort grandissement. Montrer ce que les yeux ne peuvent pas voir, tel est le but des auteurs-experts de ce sujet. Certaines photos, en particulier toutes celles signées Léon Bass, sont sublimes. Les conseils sont pertinents et l'ensemble donne une furieuse envie de se jeter sur son matos macro et de se vautrer à plat ventre dans l'herbe. L'entreprise est hélas autrement plus difficile car la qualité du sujet comme de l'arrière-plan sont des éléments essentiels dans la réussite d'un cliché à ces niveaux de grandissement, et cela ne s'improvise pas. A lire sans retenue.

Dans la section Technique photo, on trouvera un sujet sur la photographie en basse lumière et un guide de voyage sur Prague (quel bonheur, cette ville !).

Cap Pro sur la photo de voyage, sorte de vade-mecum plein de bon conseils pour ne rien laisser au hasard et produire les meilleurs clichés possibles, que votre contexte soit amateur ou professionnel.

Enfin dans la série Astuces photos, MDLP nous propose 20 conseils sur la photo urbaine.

Le Hors Champ est consacré au système Micro 4/3 qui est passé à la moulinette, avec une réflexion très intéressante sur le devenir de ce nouveau standard photographique. Dans la série Mieux utiliser, quatre pages sont consacrées au Pentax K20D.

Le tutoriel Photoshop CS3 a pour thème "donner de l'impact à ses portraits en jouant sur le contraste et la saturation". Pas inintéressant, mais l'image résultat semble assez artificielle.

Les méthodes de filtrage sont au menu du tutoriel Lightroom 2. C'est une fonctionnalité sur laquelle il est bon d'insister car elle est d'une utilité majeure quand on a bien pris soin de remplir ses champs de métadonnées à l'importation.

Les tests de matériel commencent par quatre pages sur le Sony Alpha 330. Laurent Katz n'a visiblement pas apprécié l'ergonomie du boîtier, en particulier sa trop grande compacité. Sa rigueur et son objectivité sont telles qu'il n'est plus à espérer qu'un testeur habitué aux solides grips des boîtiers experts et pros puisse apprécier la miniaturisation proposée par Sony aux nouveaux arrivants en reflex. Pourtant, il suffit de prendre en main un compact pour mesurer à quel point le plus petit des reflex (l'Olympus E-420 par exemple) tient infiniment mieux en main. Si la chute de confort d'un Alpha 900 à un Alpha 330 est forte, le gain venant d'un compact est considérable. Sony a fait le pari de proposer des boîtiers simples d'emploi et d'une grande compacité, avec un Live View à l'AF pleinement utilisable : autant de choses susceptibles de convaincre d'abandonner le compact pour entrer dans le monde un peu intimidant des reflex pour le grand public.

Les considérations sur le bruit numérique en crop 100% sont déconnectées de la réalité s'agissant d'un public cible qui regardera essentiellement ses photo sur écran et qui tirera rarement à plus de 10x15. Or on peut imprimer du 1600 ISO, et sans doute du 3200 ISO, sans même débruiter dans ce format !

Pour le reste, le verdict est nuancé et complet, mais la note finale correspond à un jugement pour utilisateurs experts d'un boîtier qui ne leur est clairement pas destiné.

Deux belles optiques ont été testées par Jean-Marie Sepulchre : le Nikon 10-24/3.5-4.5 et le Sigma 24-70/2.8. Ce dernier intéressera particulièrement les Sonystes qui ne disposent pas du budget suffisant pour s'offrir le Zeiss 24-70/2.8. Près de deux fois moins cher, il fait mieux que tenir la route et s'avère être un rude concurrent pour le Zeiss. Le test complet est en ligne sur le site MDLP. Le Sony 28-75/2.8 motorisé qui devrait être disponible à l'automne sera le troisième larron, et s'il est une amélioration du déjà très bon Minolta 28-75/2.8, les Sonystes auront ainsi l'embarras du choix en transtandards.

Le magazine se termine avec un grand comparatif de neuf bridges à zooms surpuissants. Le Fuji S100fs l'emporte haut la main devant le Panasonic DMC-FZ28, le nouveau Sony DSC-HX1 arrivant juste derrière. Utilisant le Fuji depuis le jour de sa sortie pour des photos de théâtre en présence de public, je confirme qu'il est aussi bon qu'un bridge puisse être avec un petit capteur (à quand le successeur du Sony DSC-R1 à capteur APS-C ?), et qu'il est vraiment construit comme un reflex. Sa récente prise en charge par DxO Optics Pro est un atout supplémentaire, et je conseille vivement aux utilisateurs de shooter en raw car il y a énormément à gagner en terme de qualité par rapport au jpeg direct, surtout à haute sensibilité.

Pour conclure la chronique de cet excellent numéro, dont je conseille vivement la lecture, je vais protester une fois encore contre l'absence de signature sur un trop grand nombre d'articles.

Sus aux articles DR ! ;-)

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