Réponses Photo n° 207H / Juin 2009

Il s'est fait attendre... Réponses Photo est un peu en retard ce mois-ci, mais c'est pour la bonne cause : la rédaction attendait l'annonce des nouveaux reflex Pentax et Sony. Ils sont donc plus que pardonnés !

Un numéro varié ce mois-ci, avec toujours le côté "argentique" cher à Réponses Photo qui signe son originalité avec un cours sur le développement de diapos à domicile et un test sténopé, mais aussi des tests où la technologie est à l'honneur avec un comparatif de compacts ayant laissé de côté la course aux mégapixels pour augmenter leur dynamique (enfin !), et le test des nouveaux reflex vidéo Canon 500D et Nikon D5000.

Commençons par la nouvelle entrée de gamme Sony. Sur deux pages, les Alpha 230, 330 et 380 sont commentés de manière à la fois prudente et constructive. L'analyse est fine et prend en compte la cible et le positionnement tarifaire. En substance, Réponses Photo indique que ces trois boîtiers sont une évolution de leurs prédécesseurs, avec des changements notables de design, d'ergonomie et de prise en main, mais qui conservent des capteurs éprouvés. Une gamme conçue pour séduire les possesseurs de bridge ou de compact désireux de passer au reflex avec des résultats immédiatement améliorés, ce qui n'est pas toujours le cas pour un débutant. L'affichage et l'ergonomie des nouveaux boîtiers sont didactiques et aident le débutant en reflex à acquérir rapidement les bases techniques.

Réponses Photo salue aussi l'arrivée de deux nouvelles optiques de kit à motorisation intégrée SAM, et l'apparition du flash HVLF 20AM, petit flash cobra ayant une fonction "maître" adapté à l'A900, et pouvant séduire les possesseurs d'autres reflex Sony par son tarif et sa compacité.

Autre nouveauté, le Pentax K-7, boîtier expert dans la tradition Pentax : gros, lourd, tropicalisé, sérieux. Somme toute une évolution du K-20D, reprenant le même capteur et le même autofocus. Si l'écran 3 pouces ou le mode vidéo ne signent pas la différence de gamme de ce boîtier mais sa génération, le viseur 100% au grossissement de 0,92x, la rafale à 5,2 i/s ou la cellule 77 segments (au lieu de 16) justifient l'appellation à un chiffre...

Passons à la pratique avec l'exemple vaut mieux que la leçon n° 62 sur le thème "Présences urbaines". Comme à l'accoutumée un exposé accompagné de nombreuses photos, très évocatrices et illustrant superbement le sujet et les astuces de l'auteur. Contrairement à ce que l'on pourrait penser d'une prise de vue "sur le vif", la leçon est basée sur l'importance de la composition et du cadrage, ainsi que l'anticipation de la position et des attitudes des personnes.

L'occasion aussi d'aborder le droit à l'image, de plus en plus problématique à l'heure actuelle...

Droit à l'image des personnes, mais aussi droit à la propriété artistique du photographe... Dans son "labo numérique", Claude Tauleigne aborde le sujet épineux de la protection des images diffusées sur le web. Comment créer et insérer une signature sans dénaturer l'image, comment renseigner le champ IPTC de l'image, mais aussi et surtout l'auteur rappelle que toutes ces précautions sont assez facilement contournables, et qu'il faut avant tout proposer des versions de petite taille de ses photos sur le web pour les rendre inexploitables. Toutefois, le risque existe toujours, et chaque publication doit se faire en connaissance de cause...

Passons au labo argentique. Surprise, et plaisir surtout, de voir un magazine proposer deux pages consacrées au développement de diapos à domicile. Un test explicatif rapide, sans comparatif, mais qui permettra au débutant hésitant en argentique d'appréhender la méthode et le matériel nécessaire.

Restons argentique avec les tests. Effectivement, le Voigtländer Ultron 28mm f/2 en monture M est testé sur film 24x36 : une forme de pied de nez, mais la destination de cet objectif justifie la procédure... L'intérêt étant de donner un avis "réel" et non pas sur la base d'un scan passé à la moulinette d'un ordinateur, cela se tient... Un objectif un cran en-dessous des concurrents Leica ou Zeiss sous f/4, mais avec un tarif en rapport.

Argentique toujours - et ô combien ! - le test du Sténoflex : un sténopé livré avec son nécessaire de développement. Un concept intéressant, mais le rédacteur regrette une réalisation du sténopé ratée, avec un trou beaucoup trop large donnant une image trop floue (même pour un sténopé) et une exposition très délicate...

Plus contemporain, le test du Sigma 18-250 OS disponible en monture Sony. Des résultats en adéquation avec cette gamme d'objectifs à très long range, avec une qualité globale correcte sans être vraiment bonne. A noter que la stabilisation optique OS est également présente en monture Sony et qu'elle a considérablement évolué depuis son apparition chez Sigma : elle est devenue silencieuse...

Plus anecdotique pour nous, les tests de 4 bridges issus d'un châssis commun, de 5 focales fixes Canon et Pentax, de l'Olympus E-620, et nous arrivons au comparatif Nikon D5000 / Canon 500D. Deux reflex assez classiques en entrée de gamme expert chez Nikon et Canon, dont l'innovation se situe dans leur mode vidéo.

Comme partout, Réponse Photo regrette un mode vidéo quasiment inutilisable pour l'amateur faute d'un autofocus efficace conjugué à la faible profondeur de champ propre aux "gros" capteurs. De plus, le Canon offre une cadence trop lente (20 i/s) donnant parfois une image saccadée, quand le Nikon de son côté offre une résolution plus modeste... Un problème de débit sûrement, et un choix à faire entre cadence et résolution. La conclusion est la même que celle des autres tests magazine : des possibilités énormes en terme de maîtrise de la profondeur de champ et de faible lumière, mais malheureusement pas à la portée du photographe pensant faire ponctuellement de la vidéo-souvenir...

Espérons que l'avenir nous réserve une vraie évolution en terme d'AF afin que le plus grand nombre puisse vraiment profiter d'une technologie très prometteuse mais implémentée trop tôt sur les entrées de gamme à des fins marketing.

Autre comparatif entre le Fuji F200 EXR et le Ricoh CX1, deux compacts qui s'attaquent à une des différences fondamentales entre compacts et reflex : la dynamique. A partir de méthodes différentes (jumelage de photosites pour le Fuji, combinaison de deux photos à la mode HDR pour le Ricoh) donnant des résultats différents. Le Ricoh garde l'avantage de la résolution en dynamique étendue mais avec impossibilité de l'utiliser sur sujets mouvants, quand le capteur dédié du Fuji perd en résolution pour étendre sa dynamique...

Deux méthodes efficaces selon le sujet, mais intégrées à des boîtiers peu adaptés à cette spécificité : le Fuji ne propose pas d'histogramme et souffre d'un écran médiocre, et le Ricoh dont le mode dynamique étendue est limité aux scènes statiques ne permet pas de choisir manuellement son diaphragme, fonction incontournable en paysage.

Comme pour la vidéo sur les reflex, nous sommes en présence d'une technologie prometteuse mais pas encore vraiment utilisable...

Finissons les tests par une prise en mains de l'imprimante Canon Pixma Pro 9500 MkII, dans un test plus orienté noir et blanc que celui de Chasseur d'Images. Des résultats, dans ce contexte, très dépendants du papier utilisé, avec toujours la limitation due aux marges trop larges imposées sur papier "fine art"... Une excellente imprimante, mais finalement plus destinée à la couleur sur papier brillant...

Le portfolio de ce mois-ci est dédié à John Batho, à l'occasion d'une exposition qui se tiendra à la BNF à partir du 22 Juin. Des photos épurées, très colorées, à la construction complexe. Un rayon de soleil dans la rigueur de Réponses Photo, mais avec toujours cette exigence religieuse sur la qualité de la mise en page. Superbe.

La rubrique "nouveau regard" suit immédiatement le portfolio, et le contraste est saisissant : deux ans de photographie noir et blanc dans le centre pénitentiaire d'Avignon-le-Pontet, où Philippe Laroudie s'est intégré. Un reportage poétique et angoissant dans un monde sombre et oppressant.

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