Chasseur d'Images n° 314 / Juin 2009

Printemps, printemps... Couverture printanière pour un numéro printanier, Chasseur d'Images sort ce mois-ci du labo et nous propose des sujets de saison : leçon de photo, dossiers amateur et pro sur les fleurs, pratique nature sur les escargots...

Pour cause de décalage entre la parution du magazine et l'annonce Sony, pas encore de prise en main de la nouvelle entrée de gamme Alpha 230, 330 et 380. Ce sera pour le mois prochain. En revanche, on trouvera une petit article sur une avancée technologique à venir sur les compacts : les capteurs backlit (capteurs dont les pistes conductrices sont à l'arrière, afin de libérer de la place pour les minuscules photosites).

Peu de tests matériel dans ce numéro de juin : un comparatif Canon EOS 500D / Nikon D5000, avec quelques objectifs à leur adjoindre, quelques tests de compacts, et les deux nouvelles imprimantes A3+ Canon : 9000 et 9500, nous y reviendrons.

Peu de tests, mais un numéro "d'extérieur" : ce mois-ci, c'est la pratique qui est à l'honneur. Cela commence avec la Leçon de photo consacrée à la photographie de fleurs. Un sujet qui peut sembler simpliste, mais l'article est bien fait et aborde tous les aspects de la question, avec des conseils et des explications sur le matériel, la profondeur de champ, l'exposition, la composition, qui peuvent d'ailleurs s'appliquer à bien d'autres thèmes. Les exemples utilisés sont variés, esthétiques, et vont du paysage à la macro. Un article au final très complet, où le débutant trouvera beaucoup de conseils pertinents.

Pour illustrer le cours magistral, les travaux pratiques : une présentation de Pierre Rieu, photographe amateur éclectique mais affectionnant particulièrement les fleurs. Les magnifiques photos qu'il nous présente donnent envie de partir illico s'agenouiller et chasser le crocus à pleine ouverture dans les sous-bois ! Pierre Rieu n'est pas un inconnu pour nous qui avons la chance de le croiser sur les forums Photocool et AlphaDxD (malgré le fait qu'il soit équipé en Canon). Bravo Pierre, c'est une reconnaissance bien méritée !

Suivent des photos du "pro", Michel Gantner, beaucoup plus travaillées (en studio), jouant sur les transparences et les contrastes, mais à mon sens pas nécessairement plus esthétiques...

Passons à la pratique nature : l'escargot... Comme le dit lui-même l'auteur, le sujet peut sembler risible, et on pense être à l'abri de l'échec côté rapidité d'AF ou rafales nerveuses... Toutefois, la petite taille du gastéropode, alliée à son goût pour l'aube et au fait qu'il faut qu'il n'est visible que lorsqu'il se déplace (parce que les photos de coquilles endormies...) en font un sujet photographique moins facile qu'il n'y paraît. Son goût pour les végétaux couverts de rosée en fait un prétexte merveilleux pour de la photo "printanière", encore elle !  Le sujet est traité de manière similaire à celui sur les fleurs : profondeur de champ, matériel et composition. Quelques inévitables redondances, mais de belles photos aussi.

Merci au printemps qui permet d'oublier le creux actuel de l'actualité photographique...

Plus technique, voire informatique, un article j'apprends sur les formats d'enregistrement. Indispensable pour qui ne maîtrise pas le sujet, la description des formats JPEG, TIFF, RAW et d'autres moins utilisés en photo. Une grande partie de l'article est consacrée à la compression, un éclaircissement de la différence entre définition et résolution, le tout assorti d'un glossaire. Quatre pages indispensables pour arrêter de saccager des images auxquelles on tient (et donc que l'on fignole !) sans s'en rendre vraiment compte.

Dans la seconde partie de l'article, petite surprise avec un plaidoyer pour le format RAW... Qui l'eût crû ? On y trouve une présentation (mais pas l'essai) de logiciels permettant de traiter ses RAW sans bourse délier. Seuls les logiciels constructeurs (fournis avec les reflex) sont présentés hormis DC Raw, mais celui-ci est décrit comme "peu performant". Quel dommage d'avoir oublié UF Raw, pourtant abordé le mois dernier dans l'article sur Gimp !  L'article est finalement surtout destiné à démontrer les qualités et la souplesse du format RAW (ce qui pourra surprendre l'habitué du JPEG) et à expliquer que le flux de travail n'est pas plus lourd qu'en JPEG. Une démonstration à illustrer un peu plus, mais on est sur la bonne voie...

Il est amusant de constater que malgré l'amélioration des JPEG directement produits par les boîtiers, l'intérêt pour le format RAW est croissant. Les logiciels de post-traitement progressent encore plus vite que ceux des boîtiers, disposent de plus de puissance de calcul et de plus ne sont pas figés dans le temps : dans 5 ans, les fichiers RAW d'aujourd'hui seront considérablement mieux traités, alors qu'un JPEG restera identique... A méditer quand même Chasseur d'Images se met à défendre le RAW. Espérons que cette prise de conscience trouvera un prolongement dans les tests optiques, hélas toujours réalisés sur la base des JPEG issus des boîtiers.

Nous arrivons au comparatif 500D / D5000... Une nouvelle présentation pour ce comparatif, que j'ai trouvée agréable et moins "synthétique". Les comparaisons se font maintenant par thèmes : ergonomie, exposition, AF, flash et... vidéo ! Ces thèmes sont l'occasion de petits rappels pratiques, la lecture est plus légère qu'auparavant. C'est le printemps, vous dis-je !

Un petit résumé des optiques intéressantes avec ces boîtiers (et leur présentation en fiche-test), et nous arrivons à la conclusion selon laquelle le Canon 500D est un boîtier alléchant, au piqué excellent, au traitement JPEG en hauts ISO soigné, mais à l'AF paresseux et à la balance des blancs perfectible, symptôme récurrent de cette gamme chez Canon. Le Nikon 5000D a un piqué à la traîne dû à un lissage excessif à toutes les sensibilités, mais il propose un AF bien meilleur, une balance des blancs plus fidèle et un viseur à la couverture meilleure...  soit presque l'opposé du Canon ! La qualité d'image étant tout de même assez décevante, le Canon l'emporte. Signalons en passant les mots assez durs sur le mode vidéo dans cette gamme destinées aux amateurs, avec la conclusion que l'on est très loin de la vidéo grand public. Quand on sait que ce mode vidéo, inutilisable pour un amateur, est un des principaux arguments marketing des marques qui ont décidé de l'implémenter, cela laisse perplexe.  

12MP, 15MP, pourquoi ? Pour des agrandissements ! Du A3+ qui claque !

C'était l'occasion de tester les deux nouvelles imprimantes fausses jumelles de chez Canon, les Pro 9000 MkII et Pro 9500 MkII. La différence ? La première utilise des encres à colorants et coûte 200 € de moins que la seconde, à encres pigmentaires. La 9000 est du coup plus adaptée aux papiers brillants, et la 9500 aux papiers "Fine art". Mais comme toujours, des différences en matière de gestion des marges existent, et ici l'utilisation de la 9500 est entravée par des limitations techniques absurdes : cette imprimante A3+, à cause de ses marges imposées, ne peut pas imprimer avec moins de 35mm de marges sur du papier fine art, ne permettant donc même pas l'impression d'un 18x24 sur une feuille A4... Comme souvent avec les imprimantes, la lecture attentive d'un test est indispensable avant achat, pour éviter ce genre de déconvenues, ou au moins d'en être averti...

Les deux pages suivantes sont dédiées aux tests de papier sur ces imprimantes, avec des résultats excellents.

Comme toujours, je conclurai par l'édito de Guy-Michel Cogné, qui aujourd'hui tape sur le mode vidéo des reflex... Anti-progrès ? Traditionaliste ? Nenni ! Comme il le démontre, et comme n'osent  le dire que trop peu les utilisateurs, le mode vidéo d'un reflex n'est utilisable que par... un vidéaste professionnel ou au moins confirmé. Autant un compact permet de filmer facilement avec une qualité correcte n'importe quel "souvenir", autant la profondeur de champ réduite d'un reflex additionnée à l'absence d'AF continu donnent pratiquement à coup sûr un magnifique film HD... flou !

Paradoxe : l'amateur achète un camescope de dépannage inutilisable, alors que les pros de la vidéo apprécient beaucoup ces reflex : capteur énorme, légèreté, gamme optique...

Une fois de plus, le marketing fait vendre, mais les compétences ne sont pas livrées avec l'objet...

Les commentaires ont été désactivés