Mai
28
2012
Idée fausse # 9 : Retoucher, c'est tricher...
Cette chronique est un prolongement de celle sur le format RAW et le rendu par défaut des logiciels. J'avais alors exploré les raisons des écarts de rendu entre les différents logiciels de développement, en rappelant (avec insistance) que développer un Raw relève de l'interprétation. Beaucoup d'amateurs croient encore que le Jpeg possède un statut différent, qu'il représente la vérité issue de la prise de vue et que s'en écarter, c'est quelque part tricher.
Pourtant, ce Jpeg n'est que l'interprétation du Raw proposée par le processeur d'images intégré au boîtier. Elle n'a objectivement pas plus de valeur qu'une autre et n'a plus l'avantage exclusif de donner aux photos la "personnalité" voulue par le constructeur puisque plusieurs logiciels de développement sont désormais capables de faire de même.
Le milieu professionnel n'est pas en reste dans le mauvais discernement entre le Raw, le Jpeg et la "vérité". L'année 2010 aura été celle du "haro sur la retouche". Projet de loi contre la retouche corporelle dans la publicité, concours photo qui éliminent des candidats pour cause d'écarts entre l'image proposée et le fichier brut, néologisme Photoshoper soudainement frappé d'infamie...
Tout cela pose la question complexe de la définition de la retouche, avec son corollaire : retoucher, est-ce tricher ? Sans prétendre épuiser un sujet aussi complexe, voici quelques pistes de réflexion et de compréhension. Le débat peut se poursuivre dans la zone des commentaires, tous les points de vue y étant les bienvenus.
Photographie et "vérité"
Commençons par tordre le cou au concept de "vérité" en photographie. Une photo n'est, et ne sera jamais qu'une interprétation de la scène photographiée. Qu'il s'agisse du cadrage, de la composition, de la focale ou de l'ouverture utilisée, il existe une infinité de façons de photographier la même scène, avec des résultats profondément différents. La photo d'un enfant prise en plan serré n'aura pas le même sens que si le plan est élargi et montre un tank situé juste derrière lui avec en arrière-plan une ville dévastée. On peut donc faire dire à peu près ce que l'on veut à une photo. Pourtant, personne ne peut prétendre que tel plan rend mieux compte de la "vérité" qu'un autre : la composition de l'image relève de la liberté fondamentale du photographe. Tout au plus peut-on dire ou penser que l'on n'aurait pas fait la même photo dans les mêmes circonstances.
S'agissant du traitement de l'image, qu'un photojournaliste se hasarde à augmenter le contraste où à ajuster les couleurs et c'est le scandale ! On se souvient de la sortie du directeur de Visa pour l'Image se plaignant des "ciels magnifiques, violets avec des nuages roses, des gravats blanc éclatant" après la catastrophe d'Haïti. Et alors ? Tout au plus peut-on reprocher le mauvais goût de l'auteur et éliminer sa proposition. Pour le reste, si le rendu proposé correspond à ce qu'il a ressenti à la vue de la scène photographiée, où est le problème ? Dans le photojournalisme comme ailleurs, ce sont aussi (et peut-être surtout) des impressions et des émotions que le photographe doit transmettre. S'il ne s'agissait que de retranscrire de façon impersonnelle la réalité, des caméras de vidéosurveillance feraient correctement le travail... et passeraient à côté de l'essentiel. N'est-ce pas étonnant de laisser au photographe une pleine liberté dans le cadrage et la composition alors que ceux-ci peuvent changer profondément le sens de l'image, et pousser des hauts cris face à un traitement - même un peu poussé - visant à la faire correspondre à l'émotion ressentie ?
Après avoir exigé un temps le Jpeg direct dans l'illusion qu'il représenterait mieux la réalité qu'une image issue d'un Raw, certains concours photo réclament désormais que le fichier brut leur soit fourni afin de pouvoir vérifier que la photo n'a pas été "trafiquée". Ce faisant, ils se couvrent un peu plus de ridicule. Avec quel logiciel vont-ils ouvrir le Raw ? Ont-ils seulement conscience que chaque logiciel leur donnera une interprétation différente et qu'aucune ne peut prétendre mieux représenter la réalité qu'une autre ? Ont-ils oublié qu'en argentique, selon le film et le procédé de développement choisis, on pouvait produire des rendus très différents ? Et que dire du noir et blanc qui relève encore plus radicalement de l'interprétation ?
Deux ans après, le même directeur de Visa pour l'Image déclare : "J'ai perdu le combat contre la retouche des images", tout en s'emportant contre certaines pratiques : "Il y a des modes qui me hérissent, comme celles des photos faites avec des téléphones, de l'Instagram et autre Hispamatic, car le photographe ne maîtrise rien, c'est l'appareil qui décide". Le combat n'est pas perdu, il n'a juste pas de sens. La seconde partie de son propos est d'ailleurs en contradiction avec ledit combat : en se navrant que les photographes shootant avec des téléphones ne maîtrisent rien et laissent décider leur appareil, il souligne l'aspect fondamentalement interprétatif de la photographie. Il devrait pourtant se réjouir de l'absence de retouche et de la "pureté" du témoignage ainsi produit...
Cela étant, on sent bien qu'il existe une limite entre ce qui est admissible et ce qui ne l'est pas. Mais où et comment la fixer ? La réponse à cette question passe par l'établissement d'une définition de la retouche, notion fourre-tout qui n'aide pas vraiment à clarifier les choses.
Qu'est-ce que la retouche ?
La retouche est un mot qui m'horripile, car il est devenu synonyme de travestissement de la réalité indépendamment de la nature du traitement appliqué à l'image. C'est du moins ce que pensent tous ceux qui n'ont pas une pleine conscience que la réalité n'est pas réductible à une photographie, et plus encore ceux qui croient que le Jpeg produit par l'appareil photo en est la meilleure représentation. Modifier le Jpeg serait ainsi un crime de lèse-réalité, alors que bien souvent il s'agit d'amener le Jpeg direct au plus près de ce que les yeux du photographe ont réellement perçu. Cette mythification du Jpeg comme capture objective de la scène photographiée est en voie de désintégration, mais la route est encore longue.
En corollaire, le logiciel de développement des Raw devient l'instrument de cette infamie qu'est la retouche. Pensez donc : c'est au photographe que revient de fixer la luminosité, le contraste, la colorimétrie, etc. Pourtant, qui mieux que lui sait ce que ses yeux ont vu et ce qu'il a ressenti ? Comment peut-on croire que les algorithmes du processeur de l'appareil sont mieux à même de produire une image fidèle au projet du photographe ? Là encore, un mythe fait de la résistance : celui du Raw "brut de capteur" qui serait exempt de tout traitement. C'est ignorer ce que contient un Raw et comment le logiciel de développement le transforme en image bitmap...
Mais revenons à la question posée en intertitre. Puisque toute modification d'un Jpeg et toute interprétation d'un Raw est appelée retouche, peut-on à tout le moins les catégoriser ? Pour ce qui me concerne, je fais une distinction radicale entre la modification du contenu de l'image et ce qui relève de l'interprétation. Quand la "bande des quatre" est supprimée des photos où ils figurent après la mort de Mao, c'est évidemment une manipulation hautement condamnable, comme l'est tout photomontage qui prétend être autre chose que ce qu'il est. Certains cas méritent toutefois discussion. Est-il scandaleux d'effacer un car de touristes au pied d'une pyramide d'Égypte ? J'ai pour ma part supprimé une grue de certaines photos de Venise, sans l'ombre d'un remords. Mon projet n'était pas de réaliser un reportage sur les travaux publics vénitiens, mais de montrer la Venise intemporelle. La grue n'est alors qu'une nuisance visuelle (et provisoire). On le voit, même lorsqu'il s'agit de supprimer des éléments, la distinction entre la retouche légitime et celle qui ne l'est pas est délicate à établir.
Ce qui relève de l'interprétation ne devrait pas s'appeler retouche, sauf à admettre que l'appareil photo fait lui même une retouche en créant le Jpeg. Je préfère parler de traitement d'image pour le différencier des manipulations du contenu de l'image. Le développement d'un Raw ne diffère de la correction du Jpeg que par son plus grand potentiel d'intervention.
Un mot sur les publicités photoshopées à outrance, dont les plus beaux ratages figurent au panthéon des Photoshop Disasters. Qu'on embellisse un produit ou un corps ne me pose aucun problème, puisque c'est là le principe même de la publicité. Si la Mère Denis a figuré dans une pub pour un lave-linge et non pour des Wonderbra, ce n'est sans doute pas par hasard. Le projet loi visant à faire figurer sur les photos modifiées "Photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne" n'est qu'un exemple de plus de ce politiquement correct qui mine et aseptise chaque jour un peu plus notre société. Une photo d'un modèle naturellement très mince ou refait à neuf par la chirurgie esthétique serait ainsi moins condamnable qu'une photo ayant subi une chirurgie logicielle. Ridicule.
Conclusion
De mon point de vue, la notion de retouche ne devrait englober que les traitements qui modifient des éléments de l'image (en remplaçant des pixels par d'autres). Pour autant, elle ne constitue une tricherie que lorsqu'une manipulation est avérée et dommageable, ce qui ne concerne guère que le photojournalisme.
Quant au traitement d'images, loin d'être une tricherie, il représente une liberté fondamentale du photographe au même titre que le cadrage, la composition, le choix du moment du déclenchement, etc. Penser qu'il s'agit d'une altération de l'image, c'est ignorer que toute image n'est qu'une interprétation de la réalité, chose que je ne me lasserai pas de rappeler. Ne jamais modifier ses Jpeg directs, comme certains s'en félicitent encore ici ou là, c'est simplement avoir abandonné à son boîtier des choix essentiels qui ne doivent revenir qu'au photographe. Je ne vois pas bien en quoi il y aurait lieu d'en être fier.
Le numérique a facilité l'accès à une maîtrise complète du flux de production d'images, du vidage de la carte mémoire à la diffusion ou à l'impression des images finalisées. Ce qui était réservé à quelques-uns du temps de l'argentique est désormais accessible à tous. Ne laissez pas passer cette chance, prenez en main la destinée de vos photos et fuyez les rendus standardisés à la Instagram et autres calamités photographiques.
Commentaires
Dans le club photos que je fréquente, je n'en connais quasi aucun qui s'oppose à la retouche. Quant à moi, photographiant exclusivement en RAW, je retouche donc toutes mes photos. J'avoue même que je prends autant de plaisir à retoucher devant mon écran qu'à prendre la photo sur le terrain !
Voilà un article où j'ai dit oui à chaque ligne, merci pour la mise au point et que jamais on ne perde le coté artistique d'une démarche de vue.
Comme souvent, difficile de tracer une limite entre l'interprétation et la manipulation. Le choix de l'heure, de la lumière, du cadrage, de la compo, du diaph, de la vitesse et d'un éventuel filtre modifient la perception de la réalité afin de la faire correspondre à un ressenti qu'on veut partager. Le process de développement en fait aussi partie.
Il me semble que lorsqu'on plie la réalité pour la faire correspondre à une idée plutôt qu'à une perception, on entre dans le domaine de la propagande, là où est le danger.
Etrangement ça ne choque personne qu'aucune publicité ne montre les Canaries sous la pluie, ou la piscine du Carlton envahie d'algues sous le gris hivernal.
A titre perso je ne supprime qu'exceptionnellement lignes électriques ou autres détails humains, j'essaie plutôt de les intégrer à ma composition. Reste qu'une grue Vénitienne ou une ligne haute tension qui barre la moitié du ciel couchant de la vallée Pyrénéenne qui m'a demandé 6h de marche pour le surplomb a de fortes chances de dégager... Sans que j'aie la sensation d'avoir trahi la réalité.
Après tout, un jury de concours est-il là pour faire respecter un monceau de préjugés techniques ou donner un avis artistique ? Si le jury avouait noter l'image plutôt que ce qu'elle représente, ce serait plus simple... Mais la photo "journaliste" garde un présupposé militant engagé, qui supporte très mal d'être remis en question. Comme le dit "Anonyme" en premier commentaire, l'écrit souffre bien moins de reproches, alors qu'il est bien plus orienté et parcellaire dans son compte-rendu d'une "réalité" souvent bien loin du message...
Merci Patrick pour l'avis posé intelligemment. On peut ne pas y souscrire totalement sans se sentir ridiculisé
J'ai toujours été convaincu que le format kRAW permet d'interpréter ses photos comme on l'entend et n'est en aucun cas de la retouche au sens strict du terme. Je suis confronté tous les jours à la même discussion dans mon entourage de non-photographes : "est-ce que tu retouches tes photos ?" ou encore "avec quoi tu retouches tes images ?"
Difficile de faire comprendre aux gens que derawtiser une photo ne veut pas dire retoucher, mais uniquement interpréter le fichier brut du capteur. Je suis tout à fait d'accord avec ta conception que retoucher consiste à modifier les éléments de l'image (en remplaçant des pixels par d'autres).
J'aimerai ajouter que le JPEG issu de l'appareil photo n'a ni plus ni moins été "construit" par le logiciel de l'appareil photo, et qu'il ne vaut pas mieux que votre logiciel de "derawtisation". Votre APN se contente en effet de vous donner "son" interprétation du fichier brut. Ce qui ne correspond pas forcement à la réalité du terrain. Qui mieux que vous, photographe, pouvez-savoir comment était la lumière et la colorimétrie au moment de la prise de vue ?
avant on développait son négatif et puis on faisait un tirage, et personne n'y trouvait rien à redire, maintenant on dérawtise et on interprète et, signe des temps, on est immédiatement présumé coupable de tricherie
et quand bien même on retoucherait !!!!
le photographe n'est-il pas un créateur d'images comme beaucoup d'autres ? reproche-t-on au cinéaste ses effets spéciaux ? le photographe serait-il condamné à ne créer qu'enfermé dans ce carcan ridicule du mythe de la réalité ?
Tout à fait d'accord avec Julien. Quand l'on voit tout ce qu'il est possible de faire avec de la chimie, un négatif et un agrandisseur, il est risible d'entendre ceux qui s'offusquent de la retouche des fichiers RAW. Que dire du travail de Man Ray (que je n'aime pas mais c'est un goût perso), de Sieff, de Salgado et tant d'autres reconnus mondialement. Je suis persuadé que si l'on avait la planche contact ou le néga sous les yeux, il y aurait souvent un gouffre avec le tirage final.Et utiliser des filtres à la prise de vue pour donner un ciel plus bleu, simuler un coucher de soleil en pleine après midi, mettre un filtre neutre pour les poses longues, comment appeler cela sinon de la retouche photographique ?
Et que dire des repiques pour masquer certains détails ... La retouche photo est aussi vieille que la photo, seulement l'argentique est toujours auréolé d'un certain prestige, d'une aura artisanale et académique que le numérique n'a pas (à tort bien évidemment).
Le numérique est accessible au plus grand nombre, les logiciels sont populaires, vulgarisés (sans pour autant être maitrisés) par un grand nombre, bref la retouche numérique est démocratisé.
L'argentique nécessite des bases sérieuses (utiles avant de faire du numérique) mais reste totalement obscur pour la grande majorité des personnes. Il est donc forcément la vérité inaltérable et "in-traficable".
Autant je suis d'accord sur les critiques quand la retouche sert à manipuler les esprits, permet de diffuser des choses totalement fausses sans préciser "photos retouchée" mais de là à sombrer dans une paranoïa permanente, à hurler pour un fil ou poteau enlevé il faut raison garder. Et argentique ou numérique, un cliché qui détourne la réalité est aussi condamnable.
Pour finir, il est vrai que certains vont très loin dans la retouche. Est ce encore de la photo ou de l'art graphique ? Man Ray est ce de la photo au sens strict du terme ? Autant de débats qui agite la photo depuis des lustres et qui ne sont pas prêts de s'éteindre.
En effet la colorimétrie est basée sur l'oeil humain.
La même scène vue par un capteur fait pour les crapauds , les araignées , les martiens serait différente.
La réalité est comme la théorie de la relativité toujours relative...
Cette démarche du vite fait bien fait est aussi louable que la démarche plus intimiste qui consiste à vouloir raconter quelque chose avec les images, sans les mots.
Or, le Jpeg est la solution simple pour le quidam qui n'a pas envie de se prendre la tête et qui pense que les fous furieux avec les reflex perdent leur temps à caler des notions abstraites entre le mode A, la balance des blancs et la profondeur de champ (profondeur de quoi ???? un champ ???).
Ceux qui shootent en raw ont souvent un traitement type Lightroom derrière la tête et une touche de Photoshop pour continuer l'histoire qu'ils ont commencé à raconter au moment de la prise de vue: le raw est un excellent moyen de laisser libre cours à la créativité.
La photographie numérique est comme le vin: on s'améliore avec le temps et on profite de plus en plus des différentes techniques pour continuer à raconter notre vision des choses.
Je pense que ceux qui critiquent sont ceux qui pratiquent le moins le travail de composition, de lumière, de contraste...
Il faut leur apprendre, c'est tout; et ils seront prêts aussi pour commencer à raconter des choses...
Je réponds tout de même à Roouul qui a pris parti pour le projet de loi que pour ma part je dénonce. Si je comprends fort bien votre argumentaire, je suis en désaccord complet sur le "remède". Sinon, il faudrait écrire sur toutes les voitures "Attention, cette voiture peut vous tuer", sur toutes les plaquettes de beurre "Attention, la consommation de ce beurre peut aboutir à des maladies cardiovasculaires", sur tous les programmes politiques "Attention, ce programme contient des mensonges éhontés qui peuvent vous conduire à la ruine et à la déchéance", sur tous les contrats de mariage "Attention, vous épousez peut-être un gros con (ou une pauvre quiche)", etc.
Vous avez envie de vivre dans une société qui mettrait en permanence en garde contre à peu près tout, car à peu près tout est dangereux ? Pas moi. Ce genre de projet de loi est l'une des nombreuses manifestations du politiquement correct qui nous ronge à petit feu sans que l'on en prenne bien conscience. La vie, c'est la liberté et la responsabilité individuelle, et on ne va pas supprimer la mer parce que certains pourraient s'y noyer. Les bons sentiments font bien souvent les mauvaises décisions.
Et comme VHL l'a dit, difficile de défendre la liberté d'expression dans ce cas.
Je suis d'accord avec vous, d'une façon générale, la retouche doit être considéré comme une des façons d'exprimer sa créativité, et pas uniquement vu comme un outil pour tricher ou corriger ses conneries.
Il y a 2 points qui me gênent :
Je suis un peu étonné que l'article fasse l'amalgame entre les réglages globaux effectués sur l'image, et les retouches locales. Je n'ai jamais entendu quelqu'un parler de "photoshopage" pour une image sur laquelle les couleurs ou le contraste avaient été poussés. De plus, il me semble que pour la très grande majorité des gens, la retouche ce sont les modifs locales. Peut-être n'est-ce pas le point vue des spécialistes.
Pour ce qui est de la pub et de "l'embellissement" qu'on y trouve, ce que la plupart des gens y dénoncent, c'est à peu près le contraire de la créativité du photographe et de sa libre interprétation : ces retouches à la con visent essentiellement à la standardisation et à l'aseptisation de l'image en vue de son usage commercial, ces retouches (souventles mêmes) étant une étape obligée dans le process industriel de production d'images faciles à consommer.
En revanche, je ne vais pas supprimer un bout de banc ou je ne sais quoi qui gêne dans l'image, parce qu'il fait partie de la scène. C'est là et pas ailleurs que je fais une claire et nette distinction. Tant qu'il s'agit de compenser les faiblesses du capteur ou de l'objectif, ce n'est pas de la retouche (au sens potentiellement condamnable du terme).
S'agissant de la retouche corporelle, peu importe qu'il s'agisse de standardisation ou je ne sais quoi : c'est une question de principe. Même si comme vous et comme Roouul, je regrette que cela donne une image fausse ou aseptisée du corps de la femme, je considère que c'est une liberté fondamentale. Sinon il faudrait interdire les romans à l'eau de rose, qui font peut-être autant de dégâts, voire pire, si on élargit un peu la problématique...
Malheureusement chacun aura ses arguments ... la liberté et la sécurité n'étant pas combinable.
Perso je pense que c'est, dans ce cas, le rôle des parents de faire comprendre à leur enfants que ce que l'on voit dans les films, série et autre publicité n'est pas la réalité.
Pour ma part j'ai compris depuis mes 12 ans que aliens n’existe pas. Pas plus que femmes au corps parfait.
A chacun de prendre ses responsabilités :wink:
Pour une fois, je ne suis pas en accord complet avec l'avis de Patrick. Si j'épouse totalement votre point de vue sur 95%, je suis bien plus réservé quant à la critique sur la mention "Photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne", comme Roouul. Par mon boulot, je suis constamment en contact avec des jeunes et j'ai vu plusieurs fois des jeunes filles sympa, jolies et intelligentes(toujours) être bouffées progressivement par cette maladie qui fait qu'une ado de 1m60 se trouve trop grosse à 30KG et met 5 minutes pour grimper une volée d'escaliers en se cramponnant à la rampe. Pour finir, parfois, finalement par agoniser dans le même état qu'un captif de Monthausen.
Alors, OUI à la liberté d'expression. Oui à la liberté de consommation pour les adultes. Quoique l'héro, les médocs les kalachnikov ne soient pas généralement en vente libre (dommage ?). Mais pour les jeunes qui sont de plus en plus la cible des publicitaires (un hasard, bien sûr), ne doit-il pas y avoir une certaine limite de la liberté commerciale, même dans un monde libér(alis)é? Car pour moi, comme pour Roouul, il ne s'agit pas ici de liberté d'expression mais de liberté de commerce, ces images étant bien plus le résultat d'un formatage mondialisé. Elle donnent bien moins une liberté d'expression personnelle à un photographe qu'elles n'enlèvent la liberté à des milliers de femmes(soit) mais surtout de jeunes filles. Cette pseudo liberté vaut-elle la mort de plusieurs milliers de mortes décharnées chaque année en France? Pour moi, même pour une, c'est non.
VHL
Alors OK, vive les retouches trompeuses, à quand les photos du président syrien entouré de petits cadavres transformés en joyeux bambins rigolards??? Cela serait parfaitement normal pour certain, désolé pas pour moi.
Si la retouche lourde est si naturelle, bien justement pourquoi ne pas l'assumer?
La photo d'un animal sauvage prise en live, c'est un peu du beau travail d'artisan. Le même animal photographié, dans un zoo avec grosse retouche pour cacher le lieu, c'est nettement plus proche de la copie made in China. Perso j'accorde nettement plus de valeur aux artisans mettant dans leurs créations ce petit plus indéfinissable. En joaillerie je préfères de loin une vraie pierre qu'un vulgaire triplet. Il y a des milliers d'exemple comme ceux là.
Je me fait l'avocat du diable, je suis parfaitement conscient que la photographie est depuis toujours une interprétation de la réalité mais il y a une nuance entre interprétation et tromperie. Comme dans toutes activités humaines, un minimum de déontologie, de moralité est nécessaire. Et clairement le type qui trafique des photos de mannequin pour la pub a oublié depuis longtemps la notion de "morale"
Je caricature un peu, répartissons la photographie en deux catégories. L'une purement esthétique, presque comme une peinture ... liberté totale. Il y a l'utilitaire, la commerciale, là un minimum de déontologie est nécessaire.
JCL
une des premières photographie : 1840, Talbot se représente mort - " auto portrait en noyé "
quelle horreur ! rayons talbot de l'histoire de la photographie
Relisez, vous verrez que morale n'est même pas associer à la photo mais au personne en abusant en ne tenant pas compte des dégâts résultants.
Amusant, si vous aviez lu complétement le message, vous auriez vu que votre exemple abonde totalement dans mon sens, liberté total pour les photos "non utilitaire" :-)))
Toutes les publicités sont trompeuses, par essence même de la publicité qui survalorise le produit qu'elle cherche à vendre. Qui est dupe de cela ? Faut-il donc mettre sur toutes les affiches publicitaires qu'elles mentent au moins partiellement, ou qu'elles ont été fabriquées avec Photoshop ?
Le cas de la retouche corporelle n'a pas à être particularisé. J'ai une fille, ma femme a une maîtrise de psychopathologie et j'ai, pour des raisons personnelles, toujours été particulièrement vigilant sur le problème de l'anorexie. Or, aucune étude à ma connaissance n'a montré de corrélation entre une augmentation de l'anorexie et les images publicitaires retouchées. En revanche, quand Kate Moss affiche sa (vraie) maigreur dans tous les magazines pour jeune fille, cela peut indéniablement avoir un impact.
Depuis quelques années, on met sur le dos de Photoshop ce qui est un problème bien plus vaste d'image de la femme et de son corps dans notre société. Croire qu'une jeune fille va subitement devenir anorexique parce qu'elle aura vu une photo retouchée est on ne peut réducteur d'un problème infiniment plus complexe. L'anorexie n'a pas attendu Photoshop pour faire des dégâts, elle existe depuis toujours, même à des époques où les silhouettes filiformes n'étaient pas autant valorisées.
Ce projet de loi est pour moi une double erreur. D'abord en tant qu'atteinte à la liberté d'expression, ensuite et surtout comme illusion que le problème d'anorexie est logé dans la retouche publicitaire et non pas profondément sociétal. De plus, excusez-moi de le dire, c'est un peu prendre les jeunes filles pour des connes, à l'heure de l'image omniprésente, que d'imaginer que quelques photos retouchées vont les faire basculer dans le cauchemar. Il y aurait bien des choses à faire et bien des magazines de merde à interdire avant d'en arriver à inscrire des évidences sur des affiches publicitaires. Mais comme toute une économie s'est construite autour du contrôle du poids et de l'apparence, personne n'ose s'y attaquer et on s'en prend aux lampistes photoshopeurs.
Le politiquement correct est souvent le cache-misère de l'absence d'action véritable contre le problème qu'il prétend résoudre.
"Toutes les publicités sont trompeuses, par essence même de la publicité qui survalorise le produit qu'elle cherche à vendre. Qui est dupe de cela ?" personne, bien sûr, surtout pas les ados. C'est par pure philanthropie que les firmes ont dépensé 600 milliards de dollars en 2012 au U.S.A. ou 20 milliards de $ en France en 2003. Parce que personne n'est dupe. Surtout pas les jeunes et les personnes fragiles.
"Or, aucune étude à ma connaissance n'a montré de corrélation entre une augmentation de l'anorexie et les images publicitaires retouchées". Ce n'est pas une étude, c'est vrai mais quand on voit que le site Advertising Times, peu suspect d'être anti-publicitaire reconnait lui même qu'il y a un problème avec les modèles très maigres et/ou retouchés pour paraître tels, on peut se poser des questions quant à l'innocuité de cette démarche. Pou information :
La télé a été introduite pour la première fois aux îles Fidji en 1995.
Jusqu’alors, la notion de régime était inconnue - la culture locale valorise les grosses. Mais en 1998, 74% des lycéennes se sentaient “trop grosses” et 69% avaient tenté de se mettre au régime. 11% avaient tenté de se faire vomir (0% en 1995).
Pourtant, qui est dupe et croit qu'il faut ressembler aux mannequins et autres "vedettes"?
Bonne fin de soirée. Cordialement,
VHL
Le but premier de la publicité n'est pas de mentir, mais de faire connaître le produit. C'est pour cela que des sommes énormes sont dépensées, car le meilleur produit du monde ne se vend pas s'il n'est pas connu. Le fait que nous ne soyons pas dupe de sa mise en valeur parfois exagérée ne change rien au fait que le produit est porté à notre connaissance. L'objectif premier de la publicité est alors atteint.
L'exemple des îles Fidji ne montre qu'une chose : l'impact de l'image dans une société. Vous évoquez vous même les mannequins et autres vedettes. Vous êtes alors bien au cœur du "problème", qui n'a pas grand chose à voir avec les publicité photoshopées. Faut-il exclure les femmes minces de la télé, du cinéma et de tout support d'images (fixes ou animées) sous prétexte qu'elles pourraient mettre en danger les filles ou les femmes qui aimeraient leur ressembler ?
On voit bien que les publicités photoshopées sont à la périphérie lointaine du problème que prétend résoudre ce projet de loi.
Et cela quelque soit le moyen, photo, vidéo, son, écrit.
Si demain, on retouche fortement une photo dans le but de promouvoir la paix dans le monde, faudrait-il la condamner. Et à l'inverse applaudir une photo jpg brut qui serait prise afin de promouvoir la haine.
Personnellement quand je travaille sur une photo je ne me dit pas que je suis entrain de la retoucher, car c'est le moyen. Je me dis que je l'exprime, car c'est le but.
PS: de tout façon ce qui est le plus trompeur, ce n'est pas la photo, mais notre vision. Car si on analyse bien, notre œil est un capteur imparfait et incomplet que l'on est incapable d'étalonner et qui envois le signale à notre cerveau, processeur connus pour traiter l'information au petit bonheur la chance avec une très forte d'ose d'interprétation et d'erreur. Alors la réalité dans tout cela…
Il faut distinguer au moins deux mondes.
Celui du reportage et tout le reste qui va de l'image de famille au merveilleux photomontages aux visées diverses en passant par l'image qui sert plutôt de support à une performance graphiste ou même les effets de noir et blanc et que sais je encore.
Restreignons le débat au photojournalisme pour commencer et nous avancerons sans doute d'un petit pas.
Je ne suis pas sûr que le pourcentage de participants à ce site et qui développent leurs raws soit le même que dans la population en général. ils font donc partie des quelques privilégiés qui ont une vision mieux informée de ce que peut être une photo. Ayant moi même, au temps de l' argentique, pris des photos de vacances ou de fêtes familiales par centaine, et même quelques milliers je pense, je ne me suis jamais demandé si ces images qui m'étaient fournies par un labo, et qui me convenaient, auraient pu être différents. Divers éléments ont fait que je me suis intéressé de plus près à la photographie et que j'ai maintenant une petite idée de tout le travail que peut représenter la genèse d'une image photographique, argentique ou numérique.
Ceci pour en venir au fait que je ne pense pas qu'actuellement la majorité des gens soient conscients de ce qui peut se cacher derrière l'image qui leur est présentée. Le problème de la retouche, dans le sens d'une modification autre qu'à but purement artistique, relève fortement de l'éducation des gens à l'existence de cette pratique, au même titre qu'il ne faut pas croire que ce que vante une publicité, ce qui se dit à la radio, ce qui se voit à la télé, ou ce qui se lit dans les journaux ou autres livres et magasines est forcément vrai.
La multiplication pharaonique des images prises par les photoscopes embarqués dans les appareils numériques de tout genre, et dispersées telles que délivrées par les dits appareils, ne va certainement pas dans le sens d'une plus grande conscientisation du problème de la "vérité" photographique.
Je me souviens très bien des images du "massacre" de Timisoara qui auraient pu faire prendre conscience des possibles manipulations par des images qui n'étaient pas intrinsèquement truquées. Cela n'a pas empêché quelques années plus tard de faire avaler à des centaines de millions de personnes la médiatisation d'une guerre du Golfe complètement contrôlée et orientée.
A nous d'être vigilants et d'enseigner aux autres, plus ou moins jeunes, que les apparences sont souvent trompeuses.
J'avais évoqué également ce sujet, sur un article écrit récemment sur mon blog :
patrick1.bouchot.free.fr/wordpress2/?p=1236
J'avais remarqué que certaines personnes étaient déçues d'apprendre par la suite, que certaines photographies (pour lesquelles, elles avaient octroyés un coup de coeur), que ces dernières avaient été optimisées sur Photoshop (ou autre), ou même étaient le résultat d'un montage de deux photographies ! Par souci d'honnêteté, une petite icône ou vignette sur l'image aurait-elle été la solution ?
Personnellement, je pense que la retouche est presque incontournable, du moins pour optimiser si cela est nécessaire, les défauts d'interprétations des capteurs, ou de mauvaises conditions de prise de vue. Tant que les capteurs et leur algorythme d'interprétation de la réalité ne seront pas parfait, il y aura toujours de quoi optimiser, et ceci aussi avec les nouveaux boitiers professionnels !
Le sujet est d'actualité, puisque dès le moment, où des applications avec des réglages du genre Snapseed seront intégrés dans les prochains boîtiers, avec pourquoi pas un écran tactile au dos du boìtier, alors un jpeg original sera quand même le fruit d'une retouche pré-production et non post-production.
L'autre voie possible de l'innovation des futurs caméras vidéos 4k et 8k est que l'image sera presque parfaite, le photographe devra juste choisir dans une séquence vidéo, la meilleure image, qui en somme sera encore très bonne en résolution pour une utilisation ultérieure. Un article récent (en anglais) à ce sujet : http://fstoppers.com/hasselblad-vs-red/
La caméra Red Epic fournissant des images comparables à une Hasselblad, mais avec une résolution peut-être un peu juste : 14 millions de pixels, pour les exigences de certains projets. En attendant, ce genre d'outil est bien sûr très onéreux ! Mais est-ce encore de la photographie ?
Je prendrai un exemple simple : j'ai trois chiens, l'un est crème assez clair et un autre gris très foncé. Mon oeil me permet de distinguer les deux clairement, mais quand je fais une photo, soit l'un est cramé, soit l'autre est un aplat noir. Heureusement, avec le RAW, je peux récupérer les HL, éclairer les BL, et retrouver deux chiens visibles ensemble sur la même photo.
Traitement (ou retouche) mais servant justement à s'approcher de la réalité plutôt qu'à la travestir.
Bref, d'accord avec ce qui a été dit, la "retouche" ou le "traitement d'image" n'est néfaste que dans la tête de certaines personnes à l'esprit étriqué !
Est ce que la notion de débat ici, et de mettre toutes personnes n'abondant pas dans le "bon" sens dans la catégorie "esprit étriqué" ou un "idiot qui comprend pas"?
Content tout de même de ne pas être seul ces catégories, nous y sommes au moins 2 ou 3 à refuser qu'un journaliste fournisse une information mensongère, que ce soi sous forme de texte ou d'image
Cette loi m'importe peu mais le principe de défendre n'importe qu'elle manipulation, y compris les plus malhonnêtes, juste parce que c'est de la photo, est pour moi choquante. Exemple la majorité trouve normal de condamner des textes incitants à la haine raciale, pourquoi une image manipulée pour exprimer le même message ne serait pas condamnable. La photo est un moyen d'expression avec toutes les dérives qui y sont malheureusement liées. Cette loi aura peut être le mérite de faire prendre conscience à certaines personnes qu'une photo peut mentir. Bien plus de gens que vous ne le pensez n'en sont pas encore pleinement conscient. Un peu comme les anciens persuadés que ce qui passait à la télé était forcément vrai. Comme le dis quelqu'un plus haut, ici les intervenants ne sont pas représentatif de la population en ce qui concerne la lecture critique d'un image. Ils faut donc prendre en compte que tout le monde n'a pas encore les "outils" pour discerner le vrai du faux dans ce domaine.
La comparaison avec l'incitation à la haine raciale n'a aucun sens, mais au point où vous étiez, vous auriez du aller plus loin et invoquer le nazisme afin de gagner un point Godwin. Là, je ne peux malheureusement pas vous l'attribuer... :wink:
L'objectif premier de cet article est de fixer une frontière entre la retouche et la modification des paramètres d'interprétation d'une image qui, pour moi, ne devrait pas être nommée retouche vu l'acception négative de ce terme.
Je pense que mon propos a été largement compris, sauf peut-être par vous qui continuez à évoquer les photos journalistiques mensongères comme si je les avais un jour défendues. Une photo dont un élément a été supprimé ou ajouté peut clairement être mensongère, donc condamnable. Une photo dont le contraste ou la luminosité a été fixée à un autre niveau que ce que proposent par défaut les boîtiers ou les logiciels ne l'est pas, car il s'agit de paramètres d'interprétation.
La publicité est par essence une création graphique et je ne vois pas le début d'une raison de la stigmatiser, sauf bien sûr si elle contrevient aux lois en vigueur dans le pays. Quant à le faire quand même parce que les gens sont trop cons, je préfère garder pour moi ce que j'en pense afin de ne pas être grossier...
Mon ptit mot ne va pas apporter grand chose à ton article où à la discution qui peut ne découler.
Je partage ton avis.
J'ai longtemps été réticent à l'utilisation du RAW, parce que je voyais le dématricage du RAW comme une retouche, une tricherie ..... aidé en cela par les nombreux avis infondés que je pouvais lire ......
Mais c'était avant de comprendre que je Jpeg lui même est déjà une interprétation ..... et qu'au final, en y réfléchissant, le développement d'un Raw n'a rien d'une tricherie.
J'utilise volontairement ( et tout le temps désormais), le mot développement qui à mon sens est plus clair et compréhensible pour la plupart des néophytes ...
En effet, le mot retouche les renvois de suite à aux pratiques lourdes de photo-montage de toshop ...
Et puis ... en argentique .... j'usais aussi d'artifices divers et variés pour optimiser un tirage, que cela soit pour l'expo, le contraste, les couleurs .....
Et enfin ......... bin force est de constater, que les capteurs sont bien loin d'avoir la dynamique de l'oeil humain ....
En " développant " ses clichés, pour arriver à ce que l'on a vu où ressenti, beh j'ose dire qu'au final on se rapproche bien plus de la réalité que si on ne le faisait pas.
Un bien bon article, encore.
Bravo :wink:
Il ne faut pas jouer sur les mots un développement n'est pas une retouche et le sujet est la retouche dans ses intentions.
tu devrais Patrick insister sur cette articulation pour que l'on ne se méprenne pas à te lire car ainsi on pourrait croire que puisque l'image est déjà autre que le fichier numérique alors continuons joyeusement.
C'est faire le lit de ceux qui manipulent les images dans des intentions éditoriales au mieux et de manipulation des esprits au plus fréquent.
Il ne s'agit dans cet exemple évidemment pas de photo d'art ou de photo commerciales.
Le vrai problème est sémantique : tout est appelé retouche. Comment changer ça ? Je doute un peu qu'on y parvienne un jour... :confused:
Et comme le résume assez bien Ronin, ou Ronan peu importe, il y a de l’inconséquence à refuser au numérique ce que l'on demandait à son tireur avec le film; je retrouve d'ailleurs dans ce commentaire une longue pratique des forums et un rendu, si je peux me permettre cette expression pour une manière d'écrire, qui me dit quelque chose, ceci dit il ne suffira pas de déplacer le vocabulaire pour botter en touche, admettre le développement pour derrière ce mot rempoter toutes les pratiques de la retouche.
Avant d'encenser ou de condamner définissons les mots
Remplacement de pixel dis tu ! Voila un premier élément déposé sur l'établi.
Il s'agit bien la de retouche.
Quand aux pratiques grandement simplifiées aujourd'hui de modification des valeurs des mêmes pixels à l'aide d’applications de développement comme Lightroom ou les autres derawtiseurs disponibles il n'y a pas de remplacement de pixels et donc pas de retouche on reste dans du développement voir plus haut le bon exemple des deux chiens.
La retouche prend toutes sortes de forme depuis le collage papier en passant par les éditeurs d'images qui avec leurs différentes techniques permettent de modifier un grain de peau de gommer des poignées d'amour et que sais je encore.
Pour terminer en raccourci ce commentaire je crois profondément que les photographes ont tout à perdre en ne maitrisant pas la crédibilité de leurs images non pas que la retouche soit un mal en soit bien au contraire elle donne parfois des résultats qui justifie de placer la photographie au rang d'un art mais plutôt parce que l'art de la retouche disqualifie l'acte photographique en tant que témoignage.
Il ne faut pas s'étonner ensuite si la presse et les médias prennent de plus en plus le risque de se contenter de témoignages aux sources non vérifiées.
J'imagine des services de renseignements qui pratiqueraient de même ..Il est vrai que les enjeux sont autres.
La photo d'information devra bénéficier d'un débat spécifique.
La frontière entre le développement du fichier RAW et la retouche est souvent mal comprise, car les logiciels de dématriçage intègrent de plus en plus d' outils qui remplacent ces fameux pixels. Je pense aux outils correcteur de ton pour faire disparaitre les vilains boutons qui sont pourtant réels.
Alors si la réalité n'est pas réductible à la photographie, je considère qu'amincir un corps, enlever une ride ou un bouton est tricher sur la réalité physique de la personne que l'on est sensé représenter.
Que cette démarche soit louable ou pas, ce n'est pas le débat, la tromperie est déjà un acte vers lequel le photographe a largement dépassé les frontières: celle de la retouche qui déforme le message initial.
Car c'est cela qu'il faut avoir à l'esprit. Suis capable de dénaturer mon message initial?
Je ne suis pas adepte de cette retouche.
Pour ma part, je considère que le développement, et quelques retouches légères (distorsion, aberrations, etc.) sont suffisants pour produire de belles images.
C'est la raison pour laquelle , j'ai construit mon flux de production autour de lightroom 4.
De mon petit point de vue de photographe amateur je place mon plaisir dans la construction d'une image à la prise de vue. Pour mes paysages ou mes graphismes je fais le cadrage avant de déclencher, et je choisi le jour, l'heure ainsi que le point de vue. Si une fois sur l'écran à la maison je vois que cela pourrait être mieux ben j'y retourne, simplement .
Donc pas d'enlèvement d'éléments parasites, pas de remplacement du ciel par un autre, pas de recadrage.
C'est plus une question de démarche personnelle dans l'acte photographique qu'une question d'éthique.
Le vrai trafiquer la photo ce quand on commence par une personne biens connue et qu'en fin de travaille Photoshop on la reconnais plus, la c'est a ce poser la vrai question!
" moi je pense qu'il vaut mieux retoucher la photo , ça réduit le budget maquillage ...."
comme quoi la retouche n'est pas toujours là où on l'attends et en peinture pensez vous que tous ces rois et reines avez des peaux parfaites comme sur les tableaux ou bien y a t'il là aussi retouche ( en même temps le peintre n'avez pas le choix c'était ça ou la pendaison)
Merci
Je vous invite à lire le deuxième opus (http://www.alpha-numerique.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=690:idee-fausse-2-sur-le-format-raw-et-le-rendu-par-defaut-des-logiciels&catid=116:idees-fausses&Itemid=370) de la chronique Idées fausses, qui traite en partie de ce sujet.
Merci pour votre article plein de bons sens, et pour rebondir sur la fameuse loi qui prévient que la photo a été modifiée je partage pleinement votre avis,
On ferait mieux de sanctionner les agences de mannequins qui tyrannisent ces gamines pour qu’elles soient maigres mais c’est un autre débat.
Quand est ce que nos chers politiques comprendront que c’est l’éducation au sens large, le développement de l’esprit critique à l’école qui doit être favorisé ?
Quand au sujet de la photo j’ai été plus d’une fois victime de ce « ah tu retouches les photos tu triches », la majorité du temps je ne cherche même pas à répondre ou argumenter, ce sont les mêmes qui me disent « ton appareil fait de belles photos », ce qui me hérisse particulièrement.
Quelque fois je prends le temps d’expliquer pourquoi, mais la route est longue …
Mais si j’ai le malheur de dire que j'ai fais du HDR alors la c’est le bouquet final, d’une manière général on confond les outils et l’intention du photographe je me concentre sur l’intention et pour moi tous les outils sont bons pour pallier à l’insuffisance du capteur ou exprimer une vision particulière,
c’est ma vérité, après on peut la critiquer ou ne pas l’aimer.
Pour finir J’aime bien cette maxime qui dit qu’il y a deux sortes de photographes ceux qui essaient de reproduire la réalité et ceux qui l'inventent ...
Je suis notamment tout à fait d'accord avec l'idée que le mot "retouche" ne devrait pas concerner le traitement dès lors que celui-ci "se borne" (c'est déjà beaucoup) à agir sur la tonalité, la balance des blancs, la saturation, ajouter des masques ou des corrections locales sur des parties claires ou sombres, corriger la géométrie ... voire même, cas limite quand même, décider de supprimer une grue ou un câble (on peut les intégrer à la composition, mais il peut être pertinent de les enlever).
Je préfère appeler cela "développement" (en argentique, cela correspondait au développement de l'image latente du film) ou "tirage" (en argentique, c'était la préparation d'une sortie papier). Or on sait bien que de toute façon on fait a minima des choix techniques qui ont un impact sur le rendu. Et que si l'on ne veut pas faire de choix esthétiques (ce qui n'est pas forcément pertinent, voire est absurde, ou alors on doit être conscient des limites de la démarche), on fera en réalité des choix esthétiques par défaut, qui correspondront à la technique utilisée. C'est vrai que ceux qui n'ont pas fait d'argentique ou qui n'ont pas imprimé en numérique ne comprennent pas toujours qu'une photo (même à cadrage identique) n'est jamais une copie de la réalité. Il faut parfois expliquer, par exemple, qu'un objectif, c'est tout sauf objectif.
La question est bien sûr très subjective quant à savoir où finit le développement et quand commence la retouche. Certains souhaitent retrouver l'impression qu'ils avaient à l'oeil nu (dont je fais partie) quitte à ajouter un masque sur un ciel délavé sur la photo mais magnifique à l'oeil nu. D'autres vont utiliser la HDR pour retrouver le rendu naturel - ce qui est beaucoup plus difficile que d'obtenir avec cette technique les soi-disant effets "surréalistes" qui pullulent sur les sites photo. Tout cela reste pour moi du développement (ou du tirage). D'autres plaquent carrément n'importe quel ciel sur leur photo et inventent des couleurs et des effets ou abusent de la HDR. Pour moi ce n'est plus vraiment de la photo, mais de la peinture numérique ou de l'illustration : cela peut être très beau si c'est bien fait, mais ce n'est plus tout à fait la même chose.
Mais en photojournalisme, remplacer des pixels, c'est quand même problématique, car on est censé "représenter" quelque chose qui s'approche de la réalité : donc développement oui bien sûr, mais retouche non. Et pour les portraits des personnalités, là encore, il devrait y avoir une éthique professionnelle. Faire appel à la loi serait difficile car trop unilatéral et délicat pour distinguer développement et retouche. Mais la profession aurait tout intérêt à réfléchir sur les bonnes pratiques. Modifier la forme des visages, retirer des bijoux, effacer les cernes et les rides, est-ce encore vraiment du journalisme ?
Quant à la pub, elle n'est pas censée représenter la réalité. S'il y a des pratiques condamnables, elles ne relèvent pas de la photographie elle-même.
http://www.focus-numerique.com/izitru-certifier-qu-une-image-ete-retouchee-news-5305.html
MDR.
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