Fév
02
2011
Idée fausse # 2 sur le format RAW et le rendu par défaut des logiciels
S’il est désormais entré dans les mœurs et dans les pratiques de beaucoup de photographes experts, le RAW reste souvent mystérieux pour les nouveaux acquéreurs d’appareils évolués qui prennent en charge ce format. Malgré l’amélioration considérable des logiciels de traitement des RAW ces dernières années, beaucoup d’idées fausses circulent encore sur ce format d’enregistrement. Nous allons nous attaquer aujourd’hui à la principale d’entre elles, qui est la cause de bien des incompréhensions face aux différences de rendus d’un logiciel à l’autre.
Alors que tous les logiciels affichent de manière identique les fichiers JPEG, pour peu qu’ils gèrent correctement les profils de couleur, ils en sont bien incapables s’agissant du RAW. La vérité est même qu’aucun rendu n’est identique, si on excepte le cas spécial de Lightroom et Camera Raw. Et pour peu qu’on ait shooté en RAW + JPEG, on constate que les rendus par défaut des RAW peuvent être très différents du JPEG produit par son boîtier…
Pour en comprendre les raisons, il faut au préalable éliminer la plus répandue des idées fausses en rappelant que le RAW n’est pas une image ! Quelle que soit la nature d’un fichier informatique (texte, son, image, etc.), il est toujours codé en langage binaire, et votre ordinateur doit le décoder afin que vous puissiez le lire, l’écouter ou le regarder. Un JPEG est dans ce cas : il ne nécessite rien d’autre qu’un décodage binaire pour être transformé en image visible. L’erreur est de croire que le RAW est juste un fichier codé de manière un peu plus complexe, que seuls quelques logiciels sont capables de décoder et d’afficher correctement...
Le RAW est un enregistrement brut de la lumière reçue par le capteur. Nombre de paramètres majeurs caractérisant une image ne sont pas enregistrés et relèvent de l’interprétation : luminosité, contraste, balance des blancs, calage de la dynamique, etc. Tous ces ingrédients doivent lui être ajoutés afin qu’il puisse être transformé en image. Qui plus est, le capteur ne voit pas les couleurs et celles-ci doivent être fixées au moment de la conversion. Fabriquer une image affichable à partir d’un RAW est donc bien autre chose qu’un simple décodage de bits.
Quand un logiciel ou une simple visionneuse est capable d’afficher une image tirée d’un RAW, c’est qu’elle a procédé à sa conversion en lui fournissant tous les paramétrages nécessaires. Ce n’est donc pas le RAW qui est affiché, mais une simple interprétation de ce RAW parmi une infinité. Pour cette raison, aucun logiciel ne proposera la même image par défaut, ce qui est perturbant tant nous sommes habitués à ce qu’une image s’affiche partout de la même manière.
Vous vous demandez peut-être ce que sont devenus tous les paramétrages du boîtier que vous avez soigneusement pensés puis programmés (balance des blancs, contraste, saturation, netteté, modes Scène, etc.). La réponse n’est pas simple, car elle dépend du logiciel que vous allez utiliser pour traiter votre RAW. Dans le cas du matériel Alpha (généralisable à toutes les marques), si vous avez choisi un logiciel autre que Sony Image Data Converter, tous vos réglages sont inutilisables car les algorithmes de cet autre logiciel sont différents de ceux de Sony. Le réglage « +1 » en saturation n’a ainsi pas de sens a priori, et Lightroom par exemple ne saura pas à quoi cela correspond pour ses propres algorithmes, et ne saura en reproduire l’effet. Seul l’univers logiciel Sony (IDC ou le micrologiciel intégré au boîtier) peut comprendre les instructions en provenance du boîtier et les transcrire en paramètres logiciels pour un rendu identique à ce qu’aurait été le JPEG direct.
Pour autant, n’allez pas croire que l’interprétation proposée par IDC est nécessairement meilleure que celle d’un autre logiciel. Aucun algorithme ne peut prétendre reproduire la vérité, et il faut également abandonner l’idée que le JPEG produit par le boîtier en est plus proche que les autres (cette idée très répandue est également fausse). En argentique, une même prise de vue pouvait donner des résultats très différents selon le type de film utilisé, et selon ses modalités de développement, sans qu’aucun ne puisse prétendre être proche de la « vérité ». Il en va de même en numérique...
Pour résumer, retenez que le RAW n’étant pas une image, toute visualisation est le résultat d’une interprétation qui exige de votre logiciel qu’il choisisse ex-nihilo les valeurs de plusieurs paramètres à fort impact sur le rendu final de l’image. A l’arrivée, chaque visualisation est logiquement différente des autres. Ne vous en effrayez pas : en choisissant le format RAW, vous ne plongez pas dans l’inconnu ou l’arbitraire, mais au contraire vous gagnez la maîtrise (presque) totale du rendu de vos images, au lieu de l’abandonner au boîtier. Ce sera donc à vous de prescrire les paramètres constitutifs de l’image finale, le rendu par défaut que vous propose votre logiciel ne devant être considéré que comme un point de départ. C’est une grande liberté (et une grande responsabilité) dont il est plaisant d'apprendre à tirer le meilleur parti.
Commentaires
Cela étant, il reste possible de simuler l'effet du DRO de manière logicielle, et DxO fait ça très bien et automatiquement, mais avec IDC, on a exactement (et immédiatement) le même rendu que ce qu'on a prévisualisé sur l'écran arrière de son boîtier...
pouvez-vous me dire comment se nomme le module que vous utilisez pour les principaux mots clés (la sphère tournante avec les mots) ?
je suis très intéressé pour mon site du collège.
merci beaucoup.
Dès lors (sous-question), lorsqu'on parle de corrections avant dématriçage (par exemple du bruit), ne devrait-on pas dire "corrections avant conversion (en fichier bitmap) ?
Par ailleurs, comme suite à cet article, j'ai comparé deux fichiers(Tiff 16 bits) développés à partir du même RAW Sony capté par un A900, tous réglages à zéro et en mode neutre : le premier avec IDC sans aucune correction et le second avec DxO Optics Pro en sélectionnant l'autoréglage "aucune correction". Et là, les résultats, strictement conformes à l'affichage initial sur écran, sont extrêmement proches, alors même que le module optique DxO pour le Zeiss Distagon 2/24, que j'ai utilisé, n'est pas disponible.
Merci à l'avance !
Avec Lightroom, c'est l'inverse : restitution des couleurs très proche, mais la luminosité et le contraste sont sensiblement différents.
Comme aucun logiciel ne détient la vérité, c'est au final peu important, mais pour ceux qui aiment les rendus IDC mais pas le logiciel lui-même, c'est bien de savoir qu'il est possible de s'en approcher très près avec certains softs.
Néanmoins le RAW +un logiciel est parfait pour obtenir une reproduction » vrai » de couleurs et nuances (usage: reprographie d'œuvre d'art, scientifique etc...) à condition que la prise de vue incluse une charte complète couleurs et de gris (expl.: kodak).
Puis un traitement de la chaîne complète jusqu'à l'impression finale.
C'est lourd et ne concerne que la reprographie, mais alors, n’importe quel logiciel donne des résultats quasi parfait(10000% supérieur aux meilleurs argentiques )
En revanche, je ne suis pas sûr que n'importe quel logiciel en soit capable, car si tous possèdent une pipette pour la balance des blancs, je pense qu'il faut un module spécifique pour calibrer parfaitement l'ensemble des couleurs, la luminosité, le contraste, etc. sur la base d'un shoot d'un charte complète.
Dès lors une question : quand dans IDC, on change ces paramètres, le programme propose de sauver à nouveau le fichier RAW. Pourquoi ? Ces changements n’affectent pas l’information constituant l’image elle-même. Est-ce alors juste pour sauver les paramètres modifiés, un peu comme si la photo avait été prise avec d’autres réglages du boîtier ?
Enregistrer ses modifications avec IDC est donc quelque chose que je déconseille fortement dès lors qu'on imagine passer sur un autre soft un jour ou l'autre. Je le souligne dans chacun de mes livres sur les boîtiers Alpha... :confused:
Donc en effet, un RAW visualisé a subi au minimum un dématriçage et une délinéarisation. En réalité, les meilleurs algorithmes vont encore plus loin en traitant pendat la phase de dématriçage les problèmes de banding et la réduction amont du bruit en dynamitant les grosses structures, pour laisser ensuite l'utilisateur choisir (ou pas) d'aller encore plus loin dans la réduction du bruit.
Bonjour,
J'aime bien ce propos car c'est aussi non pas une idée fausse, mais une forte tendance à dénigrer IDC qu'on lit assez souvent sur les forums; IDC n'est pas parfait (notamment sur l'efficacité ou l'utilisation de certains outils) mais il peut rendre de très grands services dans la mesure où il comprend ce qui s'est passé dans le boitier et l'utilisateur reste alors proche de sa façon d'opérer lorsqu'il a photographié; de par ce "dénigrement", injustifié amha, personne n'en parle mais peut-on espérer un IDC v4 prochainement ?
Cependant, il y a quand même des approximations dans ce que vous dites.
Par exemple quand vous dites que le raw n'est pas une image, c'est en grande partie faux. Comme vous le dites, le raw est un ensemble de valeurs. Techniquement, c'est simplement un chiffre par pixel du capteur : le nombre d'électrons générés par les photons ayant atteint la photodiode de ce pixel. Il s'agit en fait d'une carte de luminosité reçue par le capteur.
Donc, dans un codage particulier, c'est un chiffre par pixel. C'est à dire une image noir et blanc. Elle est inutilisable en l'état et est rendue non visualisable simplement parce qu'elle est désagréable à regarder : en effet les filtres colorés qui forment la matrice de bayer n'ont pas du tout la même transmission en quantité de photon pour un éclairage donné, ce qui fait que les pixels ne présentent pas une luminosité continue de voisin en voisin.
ça n'est peut-être pas très clair comme ça, mais une image valant mieux que des discours, ça ressemble à ça (image du bas):
http://en.pudn.com/downloads144/sourcecode/math/detail627195_en.html
(bon, là, ils donnent à chaque pixel la couleur du bayer qui le précède, mais ça donne une idée)
En gros, c'est une image inutilisable, mais c'est quand même une image.
D'ailleurs, il existe un procédé (rare et complexe) qui consiste à retirer les filtres colorés. On obtient alors un capteur "noir et blanc" (mais très sensible à l'infrarouge). Il serait d'ailleurs intéressant d'avoir de tels fichiers raw. Ils n'ont plus aucun intérêt au niveau du dématriçage, mais ont toujours l'intérêt (majeur) de la profondeur de pixel (sa dynamique, en gros). On pourrait croire qu'on obtient le même résultat en dématriçant, mais en enlevant le filtre coloré, d'une part on gagne de la lumière, et on gagne en piqué, puisque l'on s'affranchi du dématriçage.
Le deuxième point inexact, qui a déjà été soulevé dans les commentaires, est que les apn, avec un bon étalonnage, sont sur le papier capables de donner la couleur "vraie". Mais j'ai quand même envie d'ajouter que ce n'est pas forcément vers cela que l'on tend quand on retravaille un raw, plutôt simplement que l'on cherche à tendre vers le résultat qui nous plait le plus.
Pour l'immense majorité des photographes, une image est un bitmap affichable. Point barre. Écrire comme vous le faites que le Raw est un format d'image est évidemment vrai, mais c'est totalement contre-productif puisqu'il n'est pas une image au sens commun du terme. Or, c'est sur ce point que se cristallise la confusion sur la nature du Raw, due au fait que certains logiciels sont en mesure de l'afficher comme un vulgaire bitmap. Il est donc inutile d'ajouter de la confusion à la confusion.
Je pourrais moi aussi me faire plaisir en déversant sur ce site des tombereaux de détails techniques, mais j'ai choisi de ne pas le faire. Si cela frustre certains lecteurs, il existe d'excellents forums photo peuplés de gens autosatisfaits qui se la pètent grave. Ils pourront s'y régaler...
En conclusion, je suis désolé, mais je continuerai à écrire que le Raw n'est pas une image, car c'est le raccourci le plus efficace pour expliquer en quoi ce format diffère des bitmap affichables. Qu'il s'agisse d'une approximation, je le sais fort bien et je m'en contrefous...
Je ne pensais pas générer une réaction telle qui pousse à me faire accuser de "gens autosatisfait qui se la pète grave".
Je ne cherche certainement pas à "me la péter" et ne suis absolument pas autosatisfait. Je n'ai mis des "détails techniques" (flou par ailleurs) que pour être sûr de me faire comprendre de VOUS, seulement. Vous êtes peut-être quelqu'un de connu, en fait, je n'en sais rien, personnellement, je ne vous connais pas. Ne vous connaissant pas, je n'ai pas d'a priori sur vos connaissances, et ce n'est pas du tout insultant en quoi que ce soit. Je n'ai pas précisé ces détails pour paraître plus savants que vous, simplement pour faire passer ma remarque. Je n'avais aucun moyen de présager de vos connaissances techniques réelles.
Si cela vous a vexé, j'en suis désolé.
Je comprend mieux votre article à la lecture de votre réponse, ceci dit, et votre but parait plus clair, même si j'avoue ne pas en être pleinement satisfait.
Je comprend votre choix d'écrire cela, dans ce cas, je me permettrai humblement de remarquer que le paragraphe qui annonce cette affirmation est un peu flou. Quitte à affirmer une semi-vérité pour éviter une confusion (je ne dit pas ça comme un reproche), je me dit qu'il aurai peut-être mieux vallu ne pas aller "si loin" dans la définition d'une "image" au niveau informatique. La fin du paragraphe est limpide est permet peut-être à elle-seule de comprendre réellement la différence entre une "image", non sujette à interprétation et un raw.
Merci de m'avoir répondu en tout cas, et désolé si je vous ai énervé ou vexé, ce n'était pas mon but, pas plus que de me mettre en avant...
J'ai juste essayé d'expliquer pour quelle raison je ne descends pas à ce niveau de détails quand je risque d'augmenter la confusion au lieu d'éclaircir la question soulevée. Que cela soit fait en commentaire, en guise de complément, ne me pose aucun problème.
En fait, c'est surtout une question sémantique. J'affirme que le Raw n'est pas une image, et je persiste à penser que j'ai raison de le faire, car je différencie alors une image d'un format d'image. Le Jpeg est à la fois une image au sens commun du terme et un format d'image, alors que le Raw n'est qu'un format d'image.
Je crois qu'on est d'accord sur tout sauf sur la stratégie de mise à disposition de l'information. Je conçois que ma volonté simplificatrice puisse être mal perçue par les puristes, mais ça fait de nombreuses années que je m'efforce de démystifier le format Raw (avec l'aboutissement au travers d'un livre et d'un hors série sur le sujet) et j'ai retiré de mes nombreuses interventions l'évidence qu'il ne fallait pas noyer le photographe dans des détails techniques qui ne sont pas indispensables pour comprendre l'essentiel.
C'est donc à mon tour de présenter des excuses pour ma réponse qui pouvait sembler agressive à votre encontre alors qu'elle ne vous visait pas.
Pour sortir de cette double méprise par le haut, je vous lance un défi : écrire un article complémentaire sur le contenu du Raw, sur la base de votre commentaire, avec la contrainte qu'il soit compréhensible par le plus grand nombre. Vous le relevez ? :wink:
En fait, je trouverai effectivement très intéressant de relever votre défi! Sous quelle forme voudriez-vous que ça soit fait (aussi, ce serait un article pour le site ou autre?)? Dans quels délais? Et comment communiquer avec vous sur cela?
En tout état de cause, merci pour votre réponse, et de votre défi!
Palleas utilise le terme noir & blanc. J'utiliserais plutôt le terme niveau de gris qui me semble plus approprié.
Ensuite je note l'utilisation du terme pixel du capteur.
Moi je préfère le terme photosite car les pixels sont généralement réservés aux écrans. N'est pas un abus de langage?
Pour Patrick,
J'apprécie votre travail. Un des rare site à être dans mes marques page. Pourtant je ne suis Canoniste.
Je comprends votre démarche de vulgarisation et d'approche photographique. Néanmoins cela risque d'apporter de la confusion si on écarte l'aspect technique.
Voilà c'est dit. N'y voyez pas de déballage, mais il faut que le lecteur s'y retrouve.
Pour revenir aux RAWs, je dirais que le jpeg est assimilable au polaroid de l'époque, image consommable. Et le RAW est le grand frère du film argentique. D’ailleurs n'utilise t'on pas le terme de chambre noire numérique aujourd'hui?
La rédaction d'un article sur le format RAW, en passant par les puits de lumière, la matrice de bayer, le rendement quantique, les différentes formes de bruits,l'architecture du traitement l'électronique, le dématriçage, la problématique, la dynamique de la scène et du capteur à une valeur iso donné, les défaut de structure et moiré, l'avantage de l'expo à droite etc etc serait très utile au lecteur voulant aborder ce format avec une idée précise des compromis à faire.
Bonne journée à vous tous.
Les commentaires forment une base de données collaborative et chacun y apporte sa modeste contribution.
Ce n'est pas dans cet état d'esprit que je rédige mes commentaires, ni même lorsque je lis des réponses pertinentes telles que celles de Palleas.
Pourtant, par exemple, les gens croient que le RAW est souvent associé à la matrice de bayer et aux infos bruts du capteur. C'est comme cela qu'on le présente.
Le fovéon a aussi ses données brut mais sans la matrice, donc sans interpolation de couleur.....
Pire, le cas d'une marque qui sort du RAW en image bitmap....qui est en fait un pseudo tiff 16 bits
Il y a de quoi s'arracher les cheveux pour comprendre tout cela!
Le RAW est un sujet bien noble pour croire qu'il soit possible d'en parler en quelques lignes.
Mais, l'objet de l'article est centré sur le rendu couleur dans les dérawtiseurs. Alors, certes, vous avez su allez à l'essentiel. Je le reconnais
une question peut-on shooter en raw et mode monochrome ? j'utilise un d700 le fichier présent est bien en nb et en raw et dès que je l'importe dans lightroom il passe en couleur !
merci pour vos réponses
Oui, on peut shooter en RAW en mode monochrome, mais le fichier RAW sera tout de même brut... Explication :
Un fichier RAW contient les informations de luminosité de chaque pixel ainsi qu'une description des paramètre de prise de vue et un petit fichier JPEG embarqué. Ce fichier JPEG est celui que l'on voit à l'arrière du boîtier ou dans un explorateur sur ordinateur...
Quand on shoote en RAW noir et blanc, on enregistre un fichier RAW toujours aussi brut, ses métadonnées et un mini JPEG monochrome. On aura donc l'impression de visualiser un RAW monochrome sur le boîtier.
Par contre en important le RAW dans un logiciel de traitement, si ce logiciel ne tient pas compte du JPEG embarqué et crée son propre aperçu (cas de LR selon la configuration), on obtiendra un ficher couleur
Suite à votre article, je me demandais si l'on pouvait utiliser les paramètres de traitement automatique de Dxo optics sur des raws, puis importer ceux-ci dans lightroom pour retravailler les détails ? Le raw importé dans lightroom ne devrait-il pas être le fichier d'origine vierge des traitement de Dxo (que Lightroom va ignorer au mieux, ou refuser d'ouvrir le fichier au pire), si l'on suit votre raisonnement ?
Désolé de poser la question sans posséder aucun de ces logiciels, elle relève d'un intérêt purement technique.
Merci pour vos articles en tout cas
Un flux de travail combiné avec les deux logiciels doit passer par un format intermédiaire, par exemple le DNG linéaire qui est un fichier 16 bits dématricé, mais auquel aucune colorimétrie n'a encore été appliquée. Ce n'est plus un Raw, mais ça en conserve les caractéristiques les plus importantes.
J'ai prévu d'écrire un article sur le DNG linéaire sous peu, on pourra donc en reparler.
Bonne continuation !
Merci pour cet article. Je sais bien qu'un développeur RAW ne fait qu'interpréter l'image et beaucoup de personnes disent qu'il n'y a pas de meilleure interprétation qu'une autre parce qu'elles sont simplement différentes. C'est peut-être vrai dans certains cas, mais il est possible tout de même que certaines interprétations soient meilleures que d'autres. D'ailleurs vous dites vous-même dans un autre article que pour un agrandissement important l'interprétation propriétaire (Sony pour vous) vous parait meilleure.
Cela dépend peut-être de la marque de l'appareil. Ayant un Nikon D700, j'ai toujours été très surpris des rendus dans LR (même avec LR4), dont j'apprécie par ailleurs beaucoup la fonctionnalité. Normal me direz-vous, le rendu est différent du JPEG de l'appareil et donc cela diffère de ce à quoi on s'attendait. Mais en ayant calibré l'appareil, après avoir comparé avec le rendu NX2, et surtout en me rappelant l'impression à l'oeil nu et la lumière que cela donnait, j'en ai conclu que l'interprétation de NX2 est meilleure, car plus fidèle à l'impression à l'oeil nu, plus nuancée et plus subtile.
Évidemment cela peut être une illusion due au fait que lors de la prise de vue j'ai visualisé les photos sur l'écran de l'appareil, ce qui a pu orienter mes choix et créer une "attente", "normer" ce qui était correct pour moi. Car même avec ce petit écran on a une idée du rendu des couleurs. Mais en examinant bien les choses sur certaines photos particulières en termes de nuances de couleurs (ciels bleu et cyan au lever du jour en montagne, dégradés d'ocres sur des murs en Provence, certains verts) j'en ai conclu que le rendu NX2 est plus conforme à l'impression que j'avais à l'oeil nu.
Il est après tout compréhensible que les ingénieurs de la marque aient pu tirer un meilleur profit des raw qu'ils ont eux-mêmes conçus à partir d'un capteur dont ils ont peaufiné eux-mêmes les réglages, surtout lorsqu'il y a des données cryptées. Je trouve au passage que c'est vraiment scandaleux et que les marques devraient offrir à tous l'interprétation standard de leur raw sans données cryptées (comme le fait Leica qui travaille avec adobe à ce qu'il parait).
Du coup, je trouve beaucoup plus simple de partir de l'interprétation standard qu'en fait Nikon sur NX2. Quitte à transformer en tiff 16 bits sur NX2 tous les fichiers pour les travailler ensuite sur LR. D'ailleurs, vous dites faire cela sur quelques photos à agrandir avec votre Sony. Avec un batch, cela va vite et en fait cela m'économise du temps. Évidemment, cela prend de la place, mais avec des DD de 2To à 80 €, quand même, il y a de la place ! Et puis, avons-nous besoin de garder toutes les images ? J'ai toujours la possibilité de revenir au raw si je le souhaite.
Certains diront que je préfère le rendu Nikon, mais je pense vraiment, pour avoir bien examiné les choses et avoir mémorisé l'impression à l'oeil nu sur certains clichés, qu'il est meilleur (c'est-à-dire plus fidèle à l'impression à l'oeil nu, plus nuancé, plus riche).
C'est quand même dommage de devoir en passer par là. Je ferais bien une pétition pour demander aux constructeurs de livrer à tous l'interprétation propriétaire des raw ainsi que des paramètres de l'appareil. Ensuite, chacun fait ce qu'il veut.
J'ai lu quelque part que justement Adobe avait râlé au début, particulièrement contre Nikon qui voulait garder crypté des informations de manière à rendre quasi impossible un traitement correct par d'autres logiciels. Ce n'est pas normal tout ça.
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