Mai 31 2011

Le DRO (D-Range Optimizer)

Glossaire_materiel.jpgLe DRO (D-Range Optimizer) est une optimisation logicielle de la plage dynamique réalisée par le processeur intégré au boîtier.
Son nom est spécifique aux boîtiers reflex Sony Alpha, mais le principe général est décliné sur les appareils d'autres marques sous un nom différent (par exemple, D-Lighting chez Nikon). Sa finalité présente un certain cousinage avec le HDR (High Dynamic Range), mais son mode de fonctionnement est fondamentalement différent.
Examinons son principe, son mode de fonctionnement, ses forces et ses faiblesses.

Principe
Cette fonction sert à compenser les limitations du capteur, qui ne peut enregistrer la même étendue dynamique que l'oeil humain (ou que le film argentique) du fait de sa réponse linéaire : il se comporte comme un simple compteur de photons sans faculté d'adaptation aux très forts ou très faibles niveaux d'éclairement.
Le DRO a pour principe de remonter la luminosité des zones de basses lumières de l’image, et d’adoucir le contraste afin de rendre visibles sur papier ou sur un écran d’ordinateur des détails qui, sinon, ne l’auraient pas été (ou pas assez).

Fonctionnement
Le DRO possède 5 niveaux d’optimisation de la dynamique, auxquels s’ajoute un niveau automatique déterminé par le boîtier en fonction de son analyse de la scène photographiée. Les niveaux d’amplitude du traitement DRO sont notés Lv1 à Lv5. Le DRO procède à un relèvement de la luminosité des zones les plus sombres et à un adoucissement des contrastes proportionnel à la valeur choisie.
L’action du DRO est pour l’essentiel un relèvement des luminosités les plus basses, avec un comportement proche de ce que réalise l’outil Tons foncés/Tons clairs de Photoshop, ou mieux encore l’outil Courbes qui permet d’ajuster de manière très détaillée la courbe des tonalités. L’impact sur les tons clairs est limité et seules les valeurs les plus fortes du DRO les modifient légèrement. Cela produit des images plus douces avec une réapparition de détails dans les zones de basses lumières.
À noter : le DRO n'exige qu'un seul cliché, au contraire du HDR

Exemple
Voic un exemple de fonctionnement du DRO (tiré du livre Obtenez le meilleur des Sony NEX-5 et NEX-3). L'image obtenue sans DRO est suivie par les rendus pour les six réglages du DRO :

DRO_1.jpg

DRO_2.jpg


Forces et faiblesses du DRO
Si le DRO fonctionne remarquablement bien, il n'est pas la solution à tous les problèmes d'exposition. Il présente des avantages, mais aussi plusieurs limites qu'il est bon de connaître pour s'en servir à bon escient :
• Principal avantage du DRO sur les post-traitements logiciels sur un JPEG : il dispose des 12 bits de l'enregistrement brut du signal alors qu’un JPEG n’est codé que sur 8 bits et a subi une compression. Une tentative de relèvement des basses lumières ou de modification de la courbe des tonalités sur un JPEG donnera des résultats moins bons, car l’information déjà faible dans ces zones aura encore été réduite. Si vous shootez en JPEG et non en RAW, il vaut donc mieux utiliser le DRO dès la prise de vue lorsque la dynamique de la scène excède visiblement celle du capteur.
• Limite principale : le DRO ne fait pas de miracle. Lorsqu’une scène a été mal exposée ou qu’elle présente une dynamique telle que des zones sont totalement bouchées, le DRO ne sera pas en mesure d’inventer une information qui n’a pas été enregistrée au moment de la prise de vue. L’amplification d’un signal faible amplifie également le bruit numérique. Une zone très sombre aura alors des informations de couleurs peu fiables, et l’éclaircir fortement pourra donner des résultats peu satisfaisants : colorimétrie erronée, trop ou pas assez saturée, et bruit sous forme de grains colorés.

Mise en garde
• Ne jamais oublier que le DRO est destiné à la prise de vue en JPEG. Si vous utilisez le format RAW, celui-ci enregistrera les informations de votre réglage DRO, mais seul le logiciel Sony Image Data Converter sera en mesure de le comprendre et de le reproduire au moment du développement. Si vous utilisez un autre logiciel, cette information sera perdue. Vous pourrez toutefois utiliser d’autres outils pour produire un résultat similaire, car cette fonctionnalité est pour l’essentiel de nature logicielle.
• La vignette affichée sur le boîtier prend en compte le réglage DRO, de même que le JPEG si vous utilisez le mode RAW + JPEG. Pensez-y quand vous regarderez votre cliché sur l’écran LCD de votre boîtier, et ne vous étonnez pas si le rendu par défaut du RAW est très différent sur les logiciels autres qu’Image Data Converter.

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